Le REGIME PALEO
A priori, on ne demande pas à vivre comme nos lointains ancêtres. Nous avons à l'heure actuelle une vie tellement facile et douillette que peu de nos concitoyens l'échangerait contre la leur. Et puis nous savons très bien que ces pauvres bougres ne devenaient pas très vieux. Alors qu'auraient-ils à nous apporter ?
En fait, rien n'est moins sûr au sujet de la vieillesse, car dans les statistiques, les enfants décédés au cours de leur première année étaient très nombreux. Les connaissances médicales médiocres et l'hygiène très approximative étaient sûrement en cause. Ainsi les recherches ont nettement établi que, passé ce cap difficile de la jeune enfance, nos ancêtres étaient plus robustes et arrivaient à des âges très honorables.
Quant à la vie facile et douillette, je ne suis pas sûr que ce soit un facteur de santé pour nous, bien au contraire. C'est bien connu que les difficultés grandissent et la facilité avilit.
Il en est de même pour l'alimentation. C'est tellement plus facile de nos jours, mais est-ce que c'est mieux ?
Alors voyons cela de plus près. De quoi vivaient nos ancêtres ? C'étaient des baies, des feuilles, des fruits et bien sûr, des insectes, larves et les produits de la chasse et de la pèche. Il est évident que les produits animaux entraient pour 40 à 50% dans la pyramide des aliments à leur disposition. Ils n'avaient pas d'autre choix.
Beaucoup aujourd'hui se veulent végétariens ou pire, végétaliens, en prônant que l'homme n'est pas fait pour manger de la viande, hors, pendant des millions d'années, l'homme s'est nourrit presque exclusivement de viande. Ces mouvements qui n'acceptent pas la viande n'ont pour références que quelques dizaines d'années, mais je suppose que c'est une réaction bien normale qui vient contrebalancer une alimentation trop riche pour des sédentaires que nous sommes devenus. Mais de là à dire que l'homme n'est pas fait pour manger de la viande.... C'est un peu léger comme explication. Car à l'heure actuelle on ne connait aucune civilisation qui ait pu survivre sans manger de la viande ou des produits animaux.
Tous ces changements alimentaires modernes ont été très rapides à l'échelle de l'évolution humaine, et nos organismes n'ont pas eu le temps de s'adapter. Nos ancêtres mangeaient plus de graisses et de protéines et moins de glucides, c'est une évidence. Mais il fallait cela pour résister à ces temps difficiles.
Alors lorsque l'on parle de 40 à 50% de produits animaux, c'est énorme, mais il faut comparer ce qui est comparable. Ils avaient une dépense énergétique autre que la notre. Tous les aliments ne se trouvaient pas au supermarché du coin. C'était la recherche, puis la cueillette, et il n'y avait pas de mob pour faire le chemin. Quant aux produits animaux, ça n'était pas du tout cuit, non plus. Le tout sans chauffage central et par tous les temps.
Mais avec leur diététique, nos ancêtres ne souffraient d'aucune de nos maladies de civilisation. Ils avaient une très bonne condition physique, la mort était souvent due aux accidents. Une fracture à l'époque, c'était presque le signe de la fin et les accidents de ce genre étaient courants.
C'est à l'avènement de l'agriculture et de l'élevage que les hommes ont commencé à avoir une vie plus facile. Mais on ne peut que constater que c'est également le début de la dégringolade au niveau de la santé. Ces produits nouveaux, à l'échelle de l'évolution, l'organisme a toutes les peines du monde à les assimiler et ce sont eux qui sont à l'origine de toutes nos maladies. Les céréales, les pommes de terre, les laitages, les légumineuses, les sucres, autant d'aliments à problèmes.
Nos ancêtres fonctionnaient en mode cétogène, tout le temps, puisqu'ils ne connaissaient pas les céréales et les sucres. Et ils étaient extrêmement robustes. Il nous suffit de diminuer énormément ces aliments pour redevenir performants nous aussi. Et en diminuant les laitages on peut considérer que ce régime paléo sera encore plus efficace que le cétogène à tous points de vue, forme, poids, santé, énergie, et de plus, moins effrayant.
La quantité de graisse diminue et ce sont les fruits et légumes qui profitent. En fait, c'est une alimentation que l'on peut garder pour toujours au contraire du régime cétogène.
Les huiles, nous connaissons déjà, surtout les bonnes, celles riches en oméga 3, comme colza, noix ou lin. Les oméga 3 à longue chaîne EPA et DHA, nous les trouvons aussi chez les petits poissons gras. Il nous suffit d'utiliser des produits animaux bio et nous avons les bases de notre alimentation paléo. Des glucides, nous en avons dans les fruits et les légumes en plus grande quantité que dans le régime cétogène, rien ne manque. Même pas un peu de vin rouge (pas conseillé, mais autorisé) car nos ancêtres mangeaient déjà des fruits très mûrs qui avaient développés une petite fermentation, peut-être 1° d'alcool, et aussi un peu de chocolat noir à plus de 70% de cacao.
On peut se poser la question de ce retour à l'alimentation de nos origines mais on peut aussi se pencher sur l'incroyable résistance, la force, l'intelligence de nos ancêtres pour réussir à s'imposer, de survivre au milieu d'animaux bien plus forts, bien plus rapides. Nos ancêtres étaient ce que nous ne sommes plus, c'est à dire résistants, minces, forts, intelligents, ce qui les a aidé à dominer le monde qui les entourait. Mais même forts, ils n'auraient pas pu résister à leur environnement s'ils n'avaient eu un cerveau parfaitement opérationnel.
Avec le régime paléo on peut remodeler le physique, reprogrammer les gènes, et jouir d'une vie longue et sereine. Ce régime est simple, pratique, adaptable. Après tout, on ne supprime que les aliments qui ne sont pas pour nous, les céréales, les sucres, les laitages. Les céréales par exemple" c'est l'erreur la plus grave de l'histoire de la race humaine" selon Jared DIAMOND, spécialiste de l'évolution. Les céréales induisent une production excessive d'insuline, et aussi des maladies cardiaques, de l'arthrite, du surpoids, et favorisent le stockage des graisses, qu'on n'élimine plus. Ces céréales contiennent des allergènes, des perturbateurs de l'immunité, des anti-nutriments qui favorisent l'inflammation.
Les éléments végétaux sont abondants dans le régime paléo, de sorte qu'il n'y a plus de problèmes de fibres, de vitamines et de minéraux.
Toutes les graisses sont utiles, même les saturées qui favorisent le métabolisme efficace de toutes les autres graisses, le contrôle du poids et stabilisent l'énergie.
Chacun peut avoir une tendance génétique à accumuler de la graisse, ou une prédisposition quelconque pour une maladie. Mais rien n'est inéluctable ; par le régime paléo vous pouvez tout changer et influencer vos gènes. Si vous supprimer les céréales, les sucres et les légumineuses, vous allez devenir comme dans le régime cétogène une machine à brûler de la graisse. Adieu aux problèmes de poids, adieu aux maladies comme le cancer, les maladies cardiaques, le diabète, l'arthrose et toutes ces maladies liées à l'alimentation.
Les contradicteurs vous diront, "à quoi bon se priver, la vie est courte". Sans doute elle l'est trop, mais elle le sera surtout pour eux et de plus ils seront mal dans leur peau et finiront misérables. Et puis choisir, ce n'est pas forcément se priver.
Une autre chose que nos scientifiques, paléontologues, anthropologues, ont nettement pu déterminer. Nos ancêtres primitifs étaient vraisemblablement beaucoup plus forts et en bien meilleure santé que nous. La sélection devait être terrible, il fallait qu'ils soient incroyablement forts pour résister et perpétuer l'espèce dans un environnement si hostile. En fait, si l'on considère le confort et le progrès médical moderne, on peut même dire que nous sommes en phase de dégénérescence. Cette vie moderne qui nous amène plus souvent à la pharmacie que sur les chemins. Nous ne devrions avoir qu'un seul but, utiliser au mieux notre capital génétique pour vivre longtemps en excellente santé. Car nos gènes sont comparables à ceux de ces hommes d'une époque pas si lointaine, que l'on peut appeler pré-agricole. Alors pour manger, nous n'avons plus à courser un mammouth pour l'abattre, mais il est nécessaire de s'activer physiquement, comme eux, c'est aussi une clé de la santé.
Si aujourd'hui nous avons des glucides en abondance, il n'en était pas de même dans ces temps difficiles et nos ancêtres étaient bien obligés de fonctionner avec les cétones. Pendant les hivers, les végétaux devenaient rares et les glucides avec. Si l'organisme de ces hommes n'avait pas pu fonctionner autrement, ils seraient morts. Pendant des mois, leurs cellules n'avaient pas d'autre solution que de fonctionner avec les graisses. Et ceux aujourd'hui qui pensent que manger ainsi, c'est un mauvais calcul, devrait plutôt penser que c'est un système de secours qui a permis à nos ancêtres non seulement de résister mais de s'imposer dans le milieu hostile dans lequel ils vivaient. Il n'y a pas de doute les cétones ont joué un rôle capital dans notre évolution. Et ce système est à la portée de chacun d'entre nous, il nous suffit de diminuer ou même de supprimer les glucides et l'organisme n'a pas d'autre alternative, il se met en mode survie. Les cétones constituent un excellent carburant, sans danger et efficace sur le plan énergétique. On peut dire aussi que de nombreuses cellules préfèrent fonctionner avec les cétones plutôt qu'avec le glucose.
Certains pensent également qu'il y a danger d'ingurgiter des aliments qui acidifient comme les cétones, mais notre organisme est bien fait, il doit demeurer légèrement alcalin, c'est vrai, donc les cétones en excès, non utilisées, vont être dirigées vers les urines, les selles et même éliminées par la respiration, nos émonctoires. C'est ce vous avez pu vérifier avec vos bandelettes test d'acétone. Par ailleurs, dans le régime paléo, l'état de cétose est rarement atteint car il y a plus de légumes et de fruits, mais le fait d'avoir supprimé les glucides et les légumineuses a habitué l'organisme à fonctionner avec les graisses.
D'autre part, on peut légitimement penser que le repas de notre ancêtre n'était jamais assuré. Bien souvent il fallait le traquer pour le tuer et le manger, c'était vital pour lui. De sorte que l'on peut penser que le jeûne intermittent que nous voulons mettre en place pour notre santé, lui, il le vivait au quotidien. Il fallait se dépenser pour manger et il n'était jamais sûr d'y parvenir. Et ainsi le repas était toujours un moment de plaisir. Alors comme le dit Mark SISSON : "Oubliez les conseils dénués de fondement scientifique vous enjoignant de choisir vos aliments en fonction de l'heure, de votre race, de votre morphologie, de votre groupe sanguin, et dites chouette ! devant l'aliment que vous avez choisi."
Il suffit de savoir qu'il nous faut manger des aliments d'origine animale et végétale et qu'il nous faut fuir les aliments que le "génie" de l'homme a mis à la place de ces aliments (céréales, sucres). La mobilisation des graisses stockées par le corps a constitué la source d'énergie prépondérante des humains pendant 2 millions d'années et notre vie moderne a bafoué ce mécanisme avec un régime glucidique qui stimule la production d'insuline, facteur d'innombrables problèmes de santé. Les glucides ne servent que de carburant. Qu'ils soient simples ou raffinés les glucides sont convertis en glucose pour le cerveau, les globules rouges ou les cellules nerveuses. Et il en faut très peu. Donc, si vous n'êtes pas un super sportif ou un travailleur de force, vous avez besoin de très peu de glucides. Ils ne sont pas nécessaires à la survie, au contraire des graisses et des protéines. Et les fruits et légumes, riches par ailleurs en nutriments et antioxydants, suffisent amplement. Vous pouvez manger jusqu'à 150g de glucides par jour, mais si vous avez supprimé céréales et légumineuses comme indiqué, pas de problèmes avec les fruits et légumes. Mark SISSON auteur du livre "Le Modèle Paléo" indique ceci : une grosse salade, une assiette de choux de Bruxelles, une banane, une pomme, une tasse de myrtilles et de cerises totalisent seulement 139g de glucides. Par contre si vous voulez accélérer la perte des graisses de votre organisme il faudra forcer sur le régime cétogène et ne pas dépasser 40 à 50 g de glucides. Entre 50 et 100g de glucide vous allez aussi maigrir, lentement, mais surement. Et avec 150g de glucide c'est la dose qui ne vous fera plus reprendre du poids, vous avez donc de la marge. C'est la zone de stabilisation du régime Paléo. Entre 150 et 300g de glucides par jour, c'est la zone de prise de poids insidieuse et régulière. Au-delà de 300g, c'est une zone dangereuse courante chez ceux de nos concitoyens qui ne font pas attention aux glucides. C'est le diabète de type 2 et l'obésité qui guettent.
2 mots aussi sur le rôle important de l'insuline. Il faut savoir qu'elle a un rôle essentiel à la vie. C'est elle qui doit acheminer les nutriments vers le foie, les muscles, ou encore aider à la conversion de l'hormone T4 en T3 (hormone thyroidienne). Une baisse de cette conversion et c'est la vitesse du métabolisme qui baisse, baisse de l'énergie, du fonctionnement du cerveau, des muscles, baisse aussi de la synthèse des hormones sexuelles, Testostérone et DHEA. Il ne faut donc pas épuiser cette fonction. Comme dans beaucoup de systèmes c'est l'excès qui est préjudiciable, excès de sport, excès de vin, et ici, excès de production d'insuline suite à une consommation excessive de glucides. Comme toujours, un peu, c'est bénéfique, et trop c'est préjudiciable.
LES LOIS PALEO :
1) Mangez des aliments d'origine végétale et animale, naturels, qui ont permis à l'homme d'évoluer durant 2 millions d'années.
2) Evitez les aliments toxiques, transformés, les laitages (pas pour l'adulte), les huiles hydrogénées, les acides gras trans, le sucre, les céréales (même complètes) et les légumineuses.
3) Bougez souvent à un rythme lent, la marche par exemple.
4) Soulevez des objets lourds. Des séances brèves et intenses d'exercices qui favorisent le développement musculaire et retardent le vieillissement.
5) Piquez un sprint de temps en temps (fractionné), favorable au système endocrinien et à nos hormones.
6) Dormez correctement, la nuit surtout (nuit noire) et un peu de sieste le jour.
7) Jouez comme des enfants, pour contrebalancer un monde qui génère du stress.
8) Exposez-vous au soleil le plus possible, soyez au contact de la nature, marchez pieds nus.
9) Evitez les erreurs stupides qui peuvent vous handicaper à vie.
10) Utilisez votre cerveau. Pratiquez des activités créatives et stimulantes pour faire travailler vos neurones et ainsi alimenter votre santé mentale et votre bien-être général.
- C'est de cette façon de vivre que nos ancêtres ont passé la grande majorité de leur temps sur terre, qu'ils ont prospéré et dominé leur environnement hostile. Et vous de même, en seulement quelques jours, vous allez reprogrammer vos gènes qui sont constamment actifs.
- Ne pensons pas que nos ancêtres étaient des primaires à moitié dégénérés. Ils étaient plus forts et mieux armés que nous à tous points de vue. Nous sommes des ramollis à côté d'eux. L'évolution nous a apporté beaucoup trop de confort et de facilités, nous serions incapables de survivre à des époques pareilles.
Dans un premier temps, je dirai que ce régime paléo, c'est la suite logique du régime cétogène. Celui qui vous conservera en bonne santé pour le restant de vos jours.
Après le POURQUOI, je vais essayer de vous préparer le COMMENT dans le prochain article.
Sources : Manger Paléo de Marc-Olivier SCHWARTZ et Thomas RENOULT Editions Thierry Souccar
- Paléo nutrition de Julien VENESSON aux Editions Thierry Souccar
- Le modèle Paléo de Mark SISSON aux Editions Thierry Souccar