Faut-il manger du poisson ?

Publié le par boisvert

Faut-il manger du poisson ?

C'est une question que l'on peut raisonnablement se poser, car on entend tout et son contraire sur les bienfaits et les dangers de consommer du poisson. Or il se trouve que pour nous qui prônons l'alimentation paléo, c'est primordial de savoir, car comme vous le savez, le poisson est un pilier de ce régime.

Pour cela, le Professeur Loren CORDAIN, professeur émérite du département des sciences de la santé et de l'exercice à l'Université d'état du Colorado, spécialiste du régime paléo, qui a publié de nombreuses études dans la revue de référence "The américan Journal of Clinical Nutrition", nous aide à répondre.

De nombreuses études scientifiques ont prouvé qu'une consommation régulière de poisson permet de réduire le cholestérol LDL et les triglycérides, tout en améliorant le taux de cholestérol HDL. Les oméga-3 permettent également de prévenir l'arythmie cardiaque, c'est à dire les battements irréguliers du cœur qui peuvent provoquer des infarctus ou des AVC. Le poisson est tout simplement bon pour nous, puisqu'il aide à réduire les risques de crise cardiaque, d'AVC et de diabète de type 2.

OUI ! mais voilà, il y a un "HIC". Les produits de la mer, poissons et fruits de mer, sont souvent contaminés par des métaux lourds, notamment le mercure, le plus dangereux de tous, des PCB (polychroro-biphényles), des dioxines ou encore des pesticides comme le DDT. Nos océans, cours d'eau et lacs sont pollués par des déversements de produits chimiques. Dans l'eau, ces toxines pénètrent dans les sédiments, puis dans les végétaux aquatiques. Ils sont ingérés par les petites espèces au bas de la chaîne alimentaire, qui sont à leur tour mangés par de plus grandes espèces et ainsi de suite. De la sorte, les métaux lourds et les pesticides hyposolubles se trouvent ensuite en concentrations importantes dans la chair des poissons les plus âgés, les plus gros, les prédateurs et les poissons gras.

Le mercure est produit par la combustion et les rejets de déchets industriels et ménagers. Les bactéries présentes dans l'eau, transforment ce métal en un composé toxique appelé méthylmercure. La consommation de poisson contaminé peut provoquer un empoisonnement au mercure, susceptible d'endommager le cerveau et le système nerveux.

La quantité de mercure que nous absorbons par le poisson est toutefois infime. Même en mangeant du poisson trois ou quatre fois par semaine, ces quantités restent très loin de ce que nous pourrions accumuler par une exposition directe au mercure. (Amalgames dentaires, bris d'ampoules basse consommation, bris de thermomètre).

Chez les personnes en bonne santé, la consommation régulière de poisson ne pose aucun problème pour le cerveau ou le système nerveux. C'est également un aliment sûr pour les femmes enceintes et les enfants en bas âge, comme le confirme une étude menée par le Dr Philip Davidson et ses collègues de l'Université de Rochester, à New-York.

Leurs conclusions, publiées dans la revue "Journal of the Américan Médical Association" résultent d'une étude longue de neuf ans réalisée aux Seychelles, où les populations locales mangent du poisson une dizaine de fois par semaine et présentent un taux de mercure dix fois supérieur à celui d'un Américain. De plus, chez des enfants présentant jusqu'à vingt fois plus de mercure que la moyenne américaine, le Dr Davidson n'a constaté aucun effet toxique sur le système nerveux ou le comportement.

Nous vivons dans un monde pollué et toxique. Toutefois, la menace la plus importante ne vient pas des polluants environnementaux, mais bien des maladies cardiaques, du diabète, de l'obésité et de toutes ces maladies associées au syndrome métabolique. Manger du poisson vous protège de ces maladies et d'autres causes de décès, comme le cancer. Le poisson est l'une des meilleures sources d'oméga-3 et peut donc prévenir la dépression et améliorer l'humeur, comme le DR Joseph HIBBELN, de l'institut américain pour la santé, l'a démontré.

Pour résumer, le poisson doit absolument faire partie de notre alimentation, malgré la pollution que l'on connait.

Mais quelques règles de prudence sont préférables, par exemple :

- Eviter les poissons d'eau douce, notamment s'ils ont été péchés dans les lacs ou rivières situés près d'une zone industrielle et polluée.

- Privilégier le poisson péché dans les eaux plus propres comme l'océan Atlantique ou plus froides comme en Alaska.

- Optez de préférence pour les poissons non prédateurs de petite taille, comme le flet, le hareng, la sardine, la sole, le poisson-chat, le flétan et les palourdes.

- Consommer les gros poissons carnassiers avec modération, comme l'espadon, le requin ou le thon. Il vivent longtemps et ont tendance à accumuler davantage de mercure dans leur organisme.

Le régime paléo, avec son abondance de fruits et légumes frais, nous aide à prévenir les problèmes de santé et les risques de cancer dus à la pollution, grâce à une forte teneur en antioxydants.

Un autre problème des poissons c'est la fraîcheur. Une rupture de la chaîne du froid entre le lieu de pêche et le lieu de commercialisation favorise le développement bactérien. On considère que la plupart des poissons peuvent être consommés en sept (pour les plus petits) et douze jours (pour les plus gros) après leur sortie de l'eau. Mais les poissons peuvent rester à bord des bateaux pendant 5 ou 6 jours une fois qu'ils ont été péchés. Ajoutez 2 jours de transport pour arriver sur l'étal du poissonnier, puis 2 jours avant d'être vendu, et on comprend qu'il est nécessaire qu'il faut impérativement que la chaîne du froid ne soit pas rompue. Sinon la décomposition peut s'accélérer. L'odeur doit guider, car lorsque la décomposition est enclenchée le poisson sent mauvais.

Il faut regarder les branchies ; Rouge vif et humides, le poisson est frais. Si elles commencent à brunir ou si elles sont collées, le poisson n'est pas frais.

Le consommer ensuite rapidement après l'achat.

Si vous craigniez quelque chose, faites bien cuire le poisson, même s'il est partiellement avarié vous réduisez les risques d'en être malade. Si vous congelez un poisson vous bloquez également le développement des bactéries, mais dès qu'il se décongèle le processus de décomposition recommence. Les meilleurs sont les poissons congelés directement sur le bateau, juste après avoir été péchés. (Parfois écrit sur l'emballage).

Choisir toujours le poisson sauvage plutôt que le poisson d'élevage, le taux d'oméga-3 est bien plus élevé dans les poissons sauvages, malgré un taux plus élevé de métaux lourds parfois. Préférer également les poissons provenant d'une mer froide, le taux d'oméga-3 y est plus élevé.

Préférer le poisson frais ou surgelé plutôt que les conserves. Ces dernières contiennent beaucoup de sel, optez pour les poissons (thon, maquereaux) au naturel ou à l'huile d'olive.

Si vous avez peur d'une intoxication aux métaux lourds, rien ne vous empêche de faire au cours de l'année une petite cure de chélation, - chlorelle, zéolithe activée, (panacéo), argile, le charbon activé, le glutathion, (couplé avec la n-acétyl-cystéine), la coriandre, l'ail des ours, la spiruline, le curcuma -, tous chélateurs naturels. Personnellement, j'ai un faible pour la zéolithe activée.

Voilà quelques conseils que nous donne le Pr CORDAIN ( Le régime paléo, édition hachette), pour ne pas mourir de peur chaque fois que l'on mange du poisson.

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F
Quel ramassis de bêtises !
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T
Bonjour, effectivement la décision est prise en fonction de la personne et de son état de santé. parce que consommer du poisson c'est bien pour la santé mais la question qui se pose, faut-il ou peut-on en manger tous les jours ?
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B
Bonjour Tanit,<br /> c'est dit dans l'article. Aux Seychelles les gens en mangent tous les jours et même plusieurs fois par jour et il y a également les résultats d'une telle conduite. Je pense que 3 ou 4 fois par semaine c'est plus raisonnable.
F
Bonjour ! <br /> Merci pour vos articles toujours interessants. Vous écrivez que la consommation de poissons régulière ne pose pas de problème aux personnes en bonne santé , mais pour les autres ? Ma sœur a une sclérose en plaques, que peut-on lui conseiller?
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B
Bonjour Frédérique,<br /> Alors dites à votre sœur qu'elle devrait commencer à manger paléo qui est excellent contre la sclérose en plaques, et qu'elle ne se prive pas de poisson.