SECRETS DE LONGEVITE
Couleurs magnifiques d'un matin d'automne où le givre matinal donne de la vie aux mélèzes qui s'endorment
En faisant des recherches sur la santé, le chercheur Jaime GUEVARA, a étudié un peuple d'une vallée de l'Equateur qui ne connaissait pas de diabète, pas de cancer, pas d'Alzheimer. Mais par contre, ils étaient tous de très petite taille. Et la plupart devenaient obèses. Obèses et jamais diabétiques, c'était plus que curieux.
Guevara a d'abord pensé a un taux faible d'Hormone de croissance. Il en a donc injecté chez ces gens, mais aucun effet. En analysant leur sang, on s'est même aperçu qu'ils avaient trop d'hormone de croissance, l'IGF-1. Il ne comprenait plus. Trop d'IGF-1 et ils étaient pourtant au-dessous du mètre.
Le professeur Walter LONGO, spécialiste de la nutrition, s'est lui aussi penché sur ce phénomène. Il a pris des levures a désactivé 2 gènes, les RAS2 et SCH9, et surprise ! les levures ne grandissaient plus, mais vivaient, ce qui représenterait en terme d'équivalence chez l'homme, pendant 800 ans.
Des expériences sur les vers rapportent les mêmes résultats, prouvant que cet effet n'est pas dû au hasard, mais est systématique. Chez ces personnes de petite taille, les hormones de croissance sont générés mais ce sont les récepteurs de ces IGF-1 qui ne fonctionnent plus, l'IGF-1 est inutile, les organes (foie) ne les fixent plus. Donc, les animaux de laboratoires, souris, levures, vers, sont de petites tailles.
Mais l'expérience sur les souris a permis de constater que ces souris arrivaient à un âge cannonique pour des souris, de 5 ans. En tous cas, elles vivaient au moins 50% de plus que leurs congénères.
Lorsque LONGO apprend l'existence de ce peuple de petite taille vivant en Equateur, il décide de s'y rendre. Et il constate que les phénomènes chez ces gens sont les mêmes que ceux observés chez les animaux de laboratoires. Ils vivaient sans maladies graves. Un petit bémol, car ces gens ne vivaient pas plus longtemps, mais il y avait d'autres facteurs qui pouvaient interférer avec ce phénomène. Beaucoup de soucis pour vivre dans un monde de "grands". La nutrition de ces peuples est défectueuse. Mais les maladies de diabète entre autres, ne se produisaient tout de même pas. LONGO observe que les parents de ces personnes de petite taille avaient au contraire un taux de cancer très élevé de l'ordre de 22 à 25% de la population, idem pour le diabète. Et chez ce peuple si particulier de petite taille, aucune de ces maladies.
Qu'est-ce qui les protégeait ?
Une étude sur le sang de ces personnes permet de constater qu'ils bénéficiaient de protections que les parents n'avaient pas. Même lorsqu'on mettait des cellules cancéreuses en contact avec leur sang, ils ne développaient pas la maladie. LONGO a pu déterminer 2 systèmes de protection, très puissants.
1 - Un système de protection des cellules normales.
2 - Un système anti-stress, un mécanisme qui provoque la destruction des cellules cancéreuses ou endommagées.
J. KOPSHICK qui avait fait des études sur les souris est enthousiasmé de voir que les humains dont les fameux gènes étaient déficients, présentaient les mêmes symptômes que les souris.
En cause, l'Hormone de croissance, qui est selon, soit absente, soit inopérante, comme dans le cas des nains de l'Equateur. La recette pour lutter contre le cancer ?
Pour l'instant les médicaments qui neutralisent les 2 gènes en question ne sont pas commercialisés, seulement pour les malades atteints d'Acromégalie (les patients qui ne cessent jamais de grandir). Et ça marche, les malades cessent de grandir. Donc l'humain est sensible à cette thérapeutique.
W. LONGO et J. GUEVARA ont collaboré pour étudier ces phénomènes. Au rythme actuel, à 95 ans, 1 personne sur 2 aura la maladie d'Alzheimer. Mais précisément, l'hypothèse suggérée par ces expériences est que la mutation de ces gènes protège le cerveau contre le vieillissement et donc protège contre la maladie d'Alzheimer.
La solution consiste donc à gérer l'hormone de croissance pour gérer le cancer, le diabète, la maladie d'Alzheimer.... en fait, pour gérer le vieillissement.
Le professeur W. LONGO est spécialiste de la nutrition et sait que l'alimentation joue sur les facteurs de croissance. Il a effectué des études sur les gens de son pays, la Calabre, où il a pu constater qu'il y avait de nombreux centenaires.
Ces gens pour la plupart avait une alimentation pauvre en protéines animales. Et en effet, les protéines animales génèrent plus d'IGF-1. L'alimentation de ces centenaires générait donc moins d'IGF-1 et leur vieillissement est donc freiné, leur santé est optimale. Il a pu constater que des centenaires de 107 ans avaient encore toutes leurs facultés mentales.
Moins de protéines animales, en attendant les progrès de la science et la mise sur le marché de médicaments bloquant les récepteurs de l'IGF-1, voilà un remède applicable à tous, non toxique, et ce serait un peu l'héritage légué, pour leur malheur, par ces gens de petite taille qui se sentent malgré tout délaissés.
J'entends ici et là parler de dosages de protéines de 25% dans une alimentation paléo, mais personnellement, je reste sur mes 15% que j'estime très suffisants. Et cet article tiré d'une conférence sur ARTE, me conforte dans ce sens.
Fernand Joubert
Tags : Hormone de croissance, IGF1, Walter Longo, Jaime Guevara, Diabète, cancer, maladie d'Alzheimer.