La graisse viscérale
"Plus vous êtes gros, plus votre cerveau est petit" dr Perlmutter.
C'est ce qu'affirme le dr Perlmutter, être gros peut vous faire perdre la tête, au sens propre comme au sens figuré.
Il cible principalement cette graisse viscérale qu'il dit être "un ennemi armé et dangereux". Il croyait au début que la graisse était, comme on le lui avait appris, une sorte de poubelle dans laquelle les graisses avaient été stockées. Il affirme aujourd'hui qu'en fait, c'était une grossière erreur. Les adipocytes ne se contentent pas de stocker les calories, ils jouent un rôle primordial sur le plan physiologique. Les graisses du corps constituent des organes endocriniens complexes et sophistiqués qui sont tout, sauf passifs. Ils ne sont pas actifs pour produire seulement de la chaleur. Cette graisse viscérale, c'est à dire la graisse qui enveloppe les organes internes - foie, reins, pancréas, cœur, intestins - est particulièrement active.
On peut déplorer la culotte de cheval, les bras flasques, les poignées d'amour, ou le large postérieur, mais la pire des graisses c'est bien celle qui est cachée autour de la ceinture, les grosses bedaines. Plus ce tour de taille est grand et plus les risques de développer une maladie, voire une maladie fatale, sont élevés.
Il est scientifiquement prouvé que la graisse viscérale est tout à fait capable de déclencher une réaction inflammatoire ou de produire des molécules qui perturbent le cours normal des hormones. Cette graisse viscérale abrite une multitude de globules blancs (leucocytes) aux propriétés inflammatoires. Les molécules hormonales et inflammatoires produites par la graisse viscérale vont directement se loger dans le foie qui réagit immédiatement en produisant des réactions inflammatoires et substances perturbant le système endocrinien.
Cette graisse abdominale est un ennemi armé et dangereux. Le nombre de maladies dues à un excès de graisse viscérale est impressionnant. C'est le syndrome métabolique et sa cohorte de dizaines de maladies, qui vient immédiatement à l'esprit, mais il ne faut pas oublier certains types de cancer, les maladies auto-immunes et toutes les affections cérébrales. (Rappelez-vous les relations permanentes entre les intestins et le cerveau).
Cet excès de graisse augmente la résistance à l'insuline et stimule la production de substances inflammatoires directement impliquées dans la dégénérescence cérébrale.
En 2005, des chercheurs ont étudié le rapport entre les troubles cérébraux et le tour de taille et les résultats sont surprenants et révélateurs : Plus le rapport tour de taille/hanches est élevé (autrement dit, plus le ventre est gros), plus l'hippocampe est petit. L'hippocampe est la zone cérébrale impliquée dans l'apprentissage et la mémoire. Il est scientifiquement prouvé que plus l'hippocampe est développé chez une personne, plus celle-ci a de mémoire. A contrario, plus son hippocampe rétrécit, moins la personne fait preuve de capacités de mémorisation. Plus le ratio taille/hanches est élevé, plus les risques d'AVC mineurs est important, ce qui se traduit par un déclin cognitif.
Lorsque le corps prend un kilo, le cerveau rétrécit, ahurissant ! Des neuroscientifiques de l'UCLA (Université de Californie, Los Angelès) et de l'Université de Pittsburgh ont mené conjointement une étude qui a porté sur 94 personnes âgées de 70 à 79 ans en parfaite santé. Cette étude a duré 5 ans et a permis de faire une découverte fondamentale : Le cerveau des personnes obèses - soit les hommes et femmes ayant un indice de masse corporelle, ou IMC, supérieur à 30 - semblait avoir 16 ans de plus que le cerveau des hommes et des femmes sans surcharge pondérale. Le cerveau des personnes en surpoids - IMC compris entre 25 et 30 - semblait avoir 8 ans de plus que celui des personnes sans surcharge pondérale.
Encore plus étonnant, chez ces personnes obèses, certaines zones du cerveau étaient plus petites en terme de volume (respectivement 8% et 4%), les plus touchées étant le lobe frontal et le lobe temporal, c'est à dire les zones impliquées notamment dans la prise de décision et le stockage des informations.(mémoire). On voit tout l'intérêt de ces recherches dans la perspective de la redoutable maladie d'Alzheimer. Surcharge pondérale, obésité et vieillissement sont intimement liés. Maux de tête, migraines chroniques sont également la conséquence logique de cet embonpoint.
Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que plus l'indice de masse corporelle est élevé, plus le risque de souffrir de démence est important. Pour la démence comme pour le diabète et les maladies cardio-vasculaires, la graisse abdominale est un facteur de risque important.
Fernand Joubert
Du livre du dr Perlmutter "Ces glucides qui menacent notre cerveau" Editions Marabout
Tags : Maladie d'Alzheimer, vieillissement, migraines déclin cognitif, mémoire, hippocampe, cancer, syndrome métabolique, maladies auto-immunes.