Syndrome métabolique
On entend beaucoup parler aujourd'hui du syndrome métabolique, ce qui est en fait le résultat d'une insulinorésistance. Le taux de sucre dans le sang monte, les cellules ne peuvent plus l'absorber et ce sont toutes ces maladies modernes qui en sont les conséquences :
- D'abord l'obésité (surtout abdominale), c'est un bon début pour enclencher toutes les autres maladies, ensuite l'inflammation car l'excès d'insuline entraîne la production de substances inflammatoires appelées cytokines, et là il n'y a plus de limites, ce sont les diabètes de type 2, l'hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, troubles du cholestérol, la goutte, les rhumatismes de toutes sortes, mais l'insuline étend son influence néfaste sur beaucoup d'autres maladies comme certains types de cancer, (du sein, de la prostate, du colon), la myopie, les ovaires polykystiques, l'acné, etc...
C'est presque une personne sur deux qui souffre du syndrome métabolique, plus ou moins accentué. La cause est la consommation excessive de tous les sucres, lents ou rapides ; ils ont envahi nos assiettes et les gens ne peuvent plus s'en passer.
Lorsqu'un individu développe cette résistance à l'insuline, son pancréas (l'organe clé, dans ce cas), doit sécréter de plus grandes quantités de cette hormone pour éliminer le glucose du sang. La conséquence à court terme c'est un taux d'insuline élevé dans le sang en permanence. Le pancréas s'épuise et on voit fleurir de plus en plus de cancer de cet organe.
Le malheur c'est que lorsqu'on ne mange pas de sucre proprement dit, on n'a pas l'impression de consommer de glucides susceptibles de provoquer un pic d'insuline, mais toutes les combinaisons alimentaires riches en céréales et en sucre sont susceptibles d'entraîner des désordres de ce genre. Les fameux "petits déjeuners pas assez nutritifs", avec jus d'orange pour commencer, pain, beurre, confiture, et un petit café au lait pour faire descendre tout ça, c'est le must. "C'est le repas le plus important de la journée". Un repas qui va déclencher une énorme sécrétion d'insuline qui sera suivi invariablement par un creux insulinique vers 11h30 et donc, l'hypoglycémie normale. Ce qui fera dire à la personne, "je ne mange pas assez le matin". Voilà un cercle particulièrement vicieux. Personnellement, je ne mange jamais le matin, je n'ai jamais faim à 11h30, et le matin je suis en pleine forme pour pratiquer du sport. La raison à tout cela, l'insuline qui fait yoyo dans le sang, pas dans le mien.
Les glucides fortement glycémiques peuvent également provoquer une hausse des triglycérides sanguins et une baisse du taux de bon cholestérol HDL et faire au contraire, augmenter le taux du "mauvais" LDL, et en particulier le LDL3, les particules les plus petites et les plus susceptibles d'obstruer les artères. A la longue ce sont des troubles cardiovasculaires qui peuvent en résulter.
Une insulinémie élevée provoque l'augmentation d'une hormone appelée IGF-1 et un taux d'IGFBP-3 trop bas. Un taux élevé d'IGF-1 favorise la croissance cellulaire alors qu'un taux faible la ralentit. Un enfant grand, aura un taux fort d'IGF-1, un enfant petit aura un taux d'IGF-1 bas. On peut facilement observer aujourd'hui que, suite à cet emballement glucidique, la taille de nos concitoyens est de plus en plus importante, ce qui n'est pas signe de bonne santé, mais plutôt de fragilité. En fait l'IGF-1 favorise la croissance cellulaire et l'IGFBP-3 empêche cette croissance cellulaire. C'est en fonction du taux sanguin de chacune de ces hormones que se fait le lit du cancer.
Les scientifiques ont pu ainsi déterminer qu'une puberté précoce et une taille au-dessus de la moyenne sont des signes importants pour le risque de développer un cancer.
On peut comprendre pourquoi des végétaliens et végétariens ont développé des cancers alors qu'ils faisaient ces régimes pour s'en prévenir. Le dégoût pour les produits animaux les a fait se jeter sur les produits glucidiques, céréales, légumineuses, pommes de terre, sucres, etc... Une étude épidémiologique de grande ampleur portant sur les femmes italiennes, dirigée par Silvia Franceschi, a montré que consommer de grandes quantités de pain et de pâtes augmente le risque de cancer du sein et colorectal.
La plus grande étude au monde comparant les causes de décès de 76000 personnes a permis de confirmer que le taux de mortalité du cancer du sein, de la prostate, du côlon, des intestins ou des poumons est le même chez les végétariens que chez les mangeurs de viande. La privation de viande n'a rien amélioré. Le problème est le même pour tous, les glucides et l'insuline.
Pour les ovaires polykystiques, on a pu observer que 60% des femmes touchées par ce syndrome présentent une résistance à l'insuline et la plupart ont un taux d'IGF-1 élevé. La solution sera là encore les régimes hypoglucidiques comme les régimes cétogène et paléo.
Et une fois que cette cohorte de troubles est enclenchée, c'est l'ensemble qui se dérègle ; Un diabète de type 2 entraîne une concentration faible du taux de testostérone, et un taux faible de testostérone entraîne souvent un syndrome métabolique, le serpent se mord la queue. Il faut penser holistique, la santé est globale, mais la maladie l'est aussi. Et dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, l'insuline est le moteur.
Il faut toujours avoir à l'esprit que la santé est holistique. C'est totalement illusoire de vouloir traiter une seule de ces maladies. Et c'est pourtant ce qui se passe. Le médecin répond à chaque symptôme à grands coups de médicaments, et dans ce cas les symptômes sont très nombreux. Encore plus que dans toute autre maladie, il faut arrêter de soigner la maladie, c'est le malade qui doit être l'objet de toute l'attention des thérapeutes. Avec le nombre de symptômes rattachés à ce syndrome, le nombre de médicaments pour chaque symptôme, voilà une manne financière assurée, et pour longtemps. Les grands labos peuvent se frotter les mains.
La solution, c'est d'abord perdre du poids en pratiquant du sport, (marche, marche nordique, footing, etc...), ou une bonne activité physique, et réformer son alimentation. Le sans lait et sans gluten ne suffit pas, car on garde toujours certaines céréales et le sucre, donc la glycémie ne diminue pas. Il faut passer le stade au-dessus. Aussi peu de glucides que possible, veiller au rapport oméga-3 et oméga-6, (1 pour 4 maximum et rappelez-vous les oméga-3, anti-inflammatoires et les oméga-6, inflammatoires), consommer des aliments à fibres (prébiotiques, la santé de l'intestin toujours, veiller à la santé de nos chères bactéries), voilà de quoi se refaire une bonne santé.
Fernand Joubert
Source : Décrochez du sucre du dr Jacob Teitelbaum éditions Marabout
Le régime Paléo de Loren Cordain éditions Hachette
Tags : Insuline, ovaires polykystiques, IGF-1, Cancer, IGFBP-3, syndrome métabolique, insulinorésistance, obésité, diabète de type 2.