C'EST MA FAUTE
"Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve" - A. de St Exupéry -
C'est humain de penser que nous n'y sommes pour rien et puis, c'est tellement rassurant et facile ! La maladie nous tombe dessus par hasard, ou par manque de chance. Ah non, c'est par hérédité, mon père était gros donc je suis gros. Les anciens le disaient, les chouettes ne font pas des canaris.
On ne peut nier cela car l'hérédité existe bel et bien. Nos parents nous ont transmis des gènes plus ou moins résistants, plus ou moins fragiles, ils avaient des facilités à grossir très vite, par exemple. Comme ils disaient, rien qu'en regardant la nourriture, ils prenaient du poids, si ça n'est pas de l'hérédité ! Et comme ils étaient gros, me voilà gros ! C'est héréditaire. La conclusion est d'une logique implacable et presque rassurante, je n'y peux rien, ce n'est pas de ma faute.
C'est vrai que les parents transmettent ce genre de prédisposition qu'ils avaient eux-mêmes hérité de leurs parents. Mais ils avaient aussi hérité de dispositions qui auraient pu permettre de remédier à cela avec un minimum de volonté. Ils n'ont pas su changer quelque chose et pourtant ils en avaient la possibilité, comme vous aujourd'hui. A condition de ne pas accepter cette fatalité, "mon père était gros, donc je suis gros".
De nos parents, nous n'héritons pas seulement de gènes qui nous permettent de grossir très facilement ou d'être fragiles, nous héritons aussi de leurs habitudes de vie, de leur façon de manger surtout, de leur façon de concevoir leur vie. Ils étaient intellectuels et ne bougeaient pas beaucoup, donc je suis pareil. Ou alors c'étaient de grands sportifs et je suis un grand sportif. Cela c'est la force de l'exemple. Ils mangeaient beaucoup de farineux ou de pommes de terre et j'ai forcément appris à aimer cela.
Ils ont fait des erreurs et donc je fais des erreurs, ah ça non ! Cette affirmation est choquante mais c'est pourtant la seule qui devrait être prise en compte. Voilà à quoi nous devons nous en tenir. Nous avons des facilités à reproduire les mêmes erreurs que nos parents, nous sommes presque programmés pour ça. Mais chacun de nous a son libre-arbitre et peut à tout instant influer sur son destin, on peut tout changer, quand on le veut. Oui, notre corps sait se guérir tout seul si on veut bien l'écouter et avoir un minimum de volonté pour changer les choses. Il suffit de prendre conscience que l'on peut tout changer.
Je me souviens que lorsque j'étais jeune, j'étais ce que l'on appelle un enfant très fragile, toujours enrhumé, toujours malade, et si un microbe passait par là, il était toujours pour moi, et je ne doute pas un seul instant que si l'on m'avait emmené voir une de ces personnes qui cherche une "raison" psychologique à cet état de fait, il en aurait trouvé une.
Mon épouse lisait un livre de Michel Odoul : "Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi". J'ai toujours trouvé cela dangereux. Voilà le genre de réflexion propre à vous dédouaner. Vous n'y êtes pour rien, vous n'y pouvez rien, c'est normal, c'est parce que... la relation avec votre mère, un stress quelconque, une hérédité bien sûr, un problème psychologique, un décès mal accepté, une relation difficile avec un proche, etc...
Me voilà rassuré, c'était donc pour cela que je m'enrhumais très souvent, que j'étais trop gros, ou trop maigre, que j'avais une laxité ligamentaire, que j'étais vite essoufflé, que j'étais constamment fatigué, toujours constipé, ou diarrhéique, etc... C'était donc fatal, ce devait être comme cela et pas autrement. Et bien sûr, il n'y a rien à faire. Voilà le danger de ce genre de réflexion.
La maladie, c'est une conversation avec votre propre corps, il vous parle, "attention rien ne va plus à ce niveau, il faut changer quelque chose". Certains ont même voulu écrire le mot maladie en trois syllabes " Mal a dit", ce serait plus conforme à la réalité. Mais aujourd'hui, plus personne n'écoute, au contraire on le fait vite taire lorsque votre corps vous parle. Il est encore temps de faire ami-ami avec vous-même et d'être à l'écoute.
Curieusement, aujourd'hui, à 80 ans, je ne m'enrhume plus, lorsqu'il y a des épidémies, je passe toujours au travers, je n'ai jamais été aussi résistant vis à vis de ces phénomènes extérieurs, froid, microbes, épidémies, etc... Mon hérédité est pourtant toujours la même, je suis toujours cette même personne qui, enfant, était si fragile. Mais voilà, je ne vis plus COMME mes parents, je ne mange plus COMME mes parents, je vis selon mes propres convictions et cela change tout. Comme pour chacun d'entre vous, tout peut changer, du jour au lendemain. C'est à la portée de tous. Quelle belle révélation ! Il n'y a point de fatalité.
On ne peut nier que le mal peut venir de l'extérieur aussi, si vous vous faites renverser par une voiture, si vous vous faite mordre par un serpent et je ne saurais dire le contraire, moi qui ait été mordu par une tique qui m'a joyeusement laissé la maladie de Lyme. Mais là encore, nous avons notre mot à dire. Nous pouvons nous défendre. Loin de moi l'idée que le côté psychologique n'a pas d'importance, c'est tout le contraire. Dans une situation comme celle-là, le mental est un facteur des plus important. On peut abdiquer et s'en remettre à la médecine (impuissante très souvent), ou alors prendre le problème à bras le corps et nous avons en nous la puissance pour faire face. Les armes en notre possession, ce sont d'abord les armes psychologiques, il faut le vouloir, il faut la volonté, la ténacité. Et puis le facteur prioritaire, c'est l'alimentation, nous sommes ce que nous mangeons. Nos cellules et nos mitochondries ont besoin de glucose et d'oxygène, il faut les leur fournir dans de bonnes proportions." Vivere parvo", manger peu, doit être l'habitude. C'est fini le temps où on avait peur de mourir de faim. Aujourd'hui, on meurt de trop manger. Rappelez-vous de Cornaro.
Nous parlons ici de maladies métaboliques celles que nous nous sommes créées nous-mêmes. C'est à dire la plupart de nos maladies modernes. Rechercher ailleurs, c'est faire fausse route. N'allons pas chercher pourquoi, n'allons pas chercher à qui la faute, n'allons pas chercher du secours auprès d'autres personnes qui sont aussi mal loties que nous. Pourquoi ce microbe est venu chez moi et pas chez mon voisin ? ... C'est parce que je l'ai invité, il a trouvé chez moi un terrain propice à son épanouissement, et puis il avait un travail à faire chez moi, un travail salutaire, le nettoyage. Les microbes sont des nettoyeurs et ils nettoient. Je ne l'ai pas fait, alors les microbes sont là pour ça et pour les remercier du travail de nettoyage qu'ils font pour que nous retrouvions la santé, nous les tuons à coups d'antibiotiques, c'est ce que nous, humains, appelons la reconnaissance.
En matière de santé, on peut raisonnablement répéter les litanies religieuses :
C'est ma faute, c'est ma très grande faute !!!
Fernand Joubert
Tags : Microbe, maladie, psychologie, Cornaro, hérédité, gènes.