MAGNÉSIUM ET CERVEAU : AU DELÀ DES NEURONES
AUTEUR DE L’ARTICLE : Dr Paulcarl, médecin généraliste.
Bonjour, chers lecteurs de ce blog, cet article fait suite au précédent : « Alzheimer et magnésium sont deux amis ».
En effet, le magnésium est reconnu pour ces bienfaits dans le cerveau pour toutes sortes de maladies notamment Alzheimer. Souvent, on focalise les bienfaits sur les neurones, mais il y a du « monde » dans le cerveau. Il y a d’autres cellules nerveuses importantes sensibles au magnésium. Allons voir de plus près, mais avant une brève présentation du cerveau est nécessaire.
BREVE PRÉSENTATION DU CERVEAU
Le cerveau est composé de deux grosses catégories de cellules : les neurones et les cellules gliales (gliocytes).
Nous ne reviendrons pas sur les neurones, le magnésium a une influence sur les 100 milliards présents dans le cerveau. On comprend l’importance d’un magnésium qui se diffuse bien ! Pourtant, les cellules gliales sont 10 fois plus nombreuses que les neurones !
Les cellules gliales tirent leur curieux nom du terme anglais « glue » pour « colle », car on pensait que la fonction principale de ces dernières était de lier les cellules entre elles. En fait, elles ont de nombreuses autres fonctions. Les cellules gliales sont de 4 types dans le cerveau : les astrocytes, les épendymocytes, les oligodendrocytes, et les microglies.
Le magnésium possède une influence sur les neurones et les microglies bien identifiée en bloquant l’entrée de calcium dans ces cellules nerveuses. C’est là-dessus que nous allons nous concentrer.
LE MAGNÉSIUM MODULE L’ACTION DES CELLULES NERVEUSES
C’est le cas pour au moins deux types cellulaires : les neurones et les microglies (mais certainement plus, car le calcium et le magnésium interviennent dans des centaines de réactions chimiques).
Les neurones, nous le savons tous, sont les cellules qui transmettent l’influx nerveux. Le magnésium évite ainsi une surstimulation des neurones et leurs pertes.
Pour les microglies, c’est moins connu, ce sont des cellules représentant jusqu’à 10 à 15 % de la population cellulaire du cerveau [1]. Elles s’occupent de la défense immunitaire et sont capables de se transformer en macrophage (c'est-à-dire en cellule capable de manger les déchets, les microbes). En fait, la cellule microgliale est une forme de globule blanc transformé en cellule adaptée au cerveau ! [2]
Le magnésium évite ainsi une surstimulation des microglies, donc une réaction immunitaire qui est présente dans beaucoup de maladies cérébrales (neuro-sida, maladies d’Alzheimer, Creutzfeldt-Jacob, sclérose en plaques…).
COMMENT LE MAGNÉSIUM MODULE-T-IL LES NEURONES ET LES MICROGLIES?
Il les module en empêchant l’entrée du calcium dans ces cellules par blocage de deux récepteurs.
PAR BLOCAGE DU RÉCEPTEUR NMDA
Pour les deux types de cellules (NEURONE et MICROGLIE), il le fait en bloquant PHYSIOLOGIQUEMENT le « célèbre » récepteur NMDA. Ce qui évite l’excitotoxicité dont nous avons parlé dans un précédent article (Alzheimer et magnésium sont deux amis).
Quand le récepteur NMDA n’est pas bloqué par le magnésium, Il amplifie les phénomènes de la douleur et d’inflammation car il laisse passer le message sensitif vers le cerveau en faisant rentrer le calcium dans la cellule nerveuse.
Au final, ce « célèbre » récepteur NMDA est très fréquemment cité par les nutritionnistes, les physiologistes avec comme conséquence, la prise de magnésium en oral (suppléments et diététique) pour atténuer toutes sortes de symptômes d’origine nerveuse.
PAR BLOCAGE DU RÉCEPTEUR P2X7 DE LA MICROGLIE
Malgré le côté un peu « STAR WARS » du nom de ce récepteur, on peut dire que c’est un « scoop », car il n’est pas cité dans les revues de santé.
Le P2X7R (c’est un sous-type de Récepteur Purinergique – P pour purinergique) forme un canal dans la membrane de la cellule microgliale laissant passer le calcium que le magnésium est capable de bloquer. Notez bien ici, que l’on ne parle pas du neurone pour ce récepteur (en tous cas pour la référence donné en bas de page (article de Li Y, 2017)[3].
CONCLUSION
Au final, ceci permet de dire l’action soutenue du magnésium sur d’autres cellules du cerveau que les neurones. Rappelons en effet, que les neurones sont au nombre de 100 milliards et que les cellules microgliales qui s’occupent de la défense immunitaire constituent 10 à 15 % de la population des cellules du cerveau (parfois plus selon les sources). Elles protègent le système nerveux des infections et des toxiques. Elles sont également capable de se DEPLACER vers les régions abimées du cerveau, pour recueillir les déchets. Le magnésium protège donc d’une forte réactivité des cellules gliales.
Pour terminer, un petit schéma récapitulatif. Bien à vous, chers lecteurs de ce blog !
SCHEMA RECAPITULATIF