CHRONIQUE DU LYME N°9 : La protéine BicA et l'arthrite de Lyme

Chers lecteurs, voici la suite des chroniques 7 et 8 sur la protéine Bica.
La protéine BicA est-elle au centre du processus d’arthrite dans Lyme ?
A / PRESENTATION GENERALE DE LA MALADIE DE LYME
Borrelia burgdorferi (Bb) est une bactérie du genre des spirochètes responsable de la maladie de Lyme. C’est une maladie multi-système transmise par les tiques car elle peut toucher plusieurs organes ou systèmes du corps (le cerveau, le cœur, les articulations et les os).
Après plusieurs mois de symptômes chroniques, des douleurs aux articulations peuvent se développer (arthrites) chez les patients non ou mal traités. La présentation clinique de l’arthrite est variable, de modérée à sévère, elle aboutit à une chronicité chez le patient avec une destruction de l’articulation. C’est ce que l’on appelle la maladie arthritique de Lyme.
B/ BORRELIA ET SA PROTEINE BICA
La présence de Bb dans les tissus conjonctifs des articulations semble jouer un rôle important dans l’établissement de la chronicité de ces arthrites. Cette bactérie produit une protéine nommée BicA (Borrelia iron and copper-binding protein A = protéine A de Borrelia liant fer et cuivre) [1]. Celle-ci serait à l’origine du processus inflammatoire dans les articulations d’après l’équipe Italienne de Gaia C. et coll [2]. Ce qui évidemment en fait une cible thérapeutique.
C / FONCTIONS GENERALES DE LA PROTEINE BICA
Comme nous l’avons vu dans un article précédent [3], la BicA est une protéine “deux en une”: c’est une fusion entre une protéine de type Ferritine (chélatrice du fer) et une protéine de type métallothionéine (chélatrice du cuivre). C’est donc une protéine qui protège la bactérie Borrelia de l’oxydation (contre les ions métalliques fer et cuivre)[4] . De façon intéressante, elle possède plus d’affinité pour le cuivre et l’on sait que l’apport de cuivre fragilise la bactérie Borrelia. De plus, certains thérapeutes soignent les arthrites avec l’apport de cuivre [5].
Cette protéine est nécessaire pour que la bactérie puisse se transmettre à l’hôte : pas de BicA, pas de transmission à l’hôte.
D / LA BICA ET SA RELATION AVEC LES PROBLEMES ARTICULAIRES
Les arthrites dans la maladie de Lyme sont constituées par des infiltrations de cellules inflammatoires.
En effet, la BicA s’accumule comme un antigène dans les articulations au cours du temps. Elle va stimuler le système immunitaire de l’hôte qui va produire des cellules de la défense [6]. Ces cellules vont à leur tour fabriquer des molécules inflammatoires et donc apparition d’une arthrite.
E / PRECISIONS SUR LA STIMULATION DU SYSTEME IMMUNITAIRE
La BicA met en jeu le système immunitaire de l’hôte dans sa globalité, c’est à dire le système immunitaire innée (1ère ligne de défense) et le système immunitaire acquis (2ème ligne de défense).
Par conséquent, on retrouve dans les articulations des patients des cellules de type polynucléaires neutrophiles, macrophages (1ère ligne) et des lymphocytes T (2ème ligne) [7].
F / QUE DÉDUIRE ?
D’après les scientifiques, les études concernant la BicA amènent à dire que c’est une des principales protéines impliquées dans les phases précoces de la maladie de Lyme. On note deux phases progressives, d’où les symptômes chroniques :
1 – accumulation de BicA (ou Nap A),
2 – recrutement de cellules inflammatoires, puis notamment de cellules T qui vont à leur tour produire des facteurs inflammatoires (type interleukine 17 et interféron).
D’un certain point de vue, c’est une réaction normale, car l’organisme réagit à un élément étranger. Dans le cas de la maladie de Lyme, l’infection se chronicise car la bactérie et son antigène (BicA) ne sont pas éliminés.
Il faut donc trouver des méthodes pour extirper cette fameuse BicA des articulations et des tissus infectés. Nous avons eu l’occasion de proposer en techniques naturopathiques, les ventouses scarifiées selon la technique arabe : Al-Hijamah. En effet, la protéine BicA est une protéine ferritine-like, c'est-à-dire ressemblant à la ferritine, de même du point de vue de sa taille. Celle-ci d’après les travaux du Dr. El Sayed, spécialiste des ventouses en Egypte, peut être extirpée lors des problèmes de surcharge en fer. Alors pourquoi pas la BicA ?
Peut être des lecteurs intéressés sur le sujet, ont-ils d’autres propositions ?
Dr PaulCarl
F / RÉFÉRENCES ET NOTES
[1] La BicA est également appelée Nap A (pour des raisons historiques et physiologiques): Neutrophil-Activating Protein A.
[2] Les données essentielles de ce document proviennent de l’article suivant: Gaia Codolo et Coll.: Orchestration of Inflammation and Adaptive Immunity in Borrelia burgdorferi–Induced Arthritis by Neutrophil-Activating Protein A. ARTHRITIS & RHEUMATISM. Vol. 65, No. 5, May 2013, pp 1232–1242.
[3] L’étrange BicA – La protéine « deux en une » Chélatrice du fer et du cuivre de la bactérie Borrelia burdorferi.
[4] Les ions métalliques provoquent la réaction de Fenton, bien connue des chimistes. Celle-ci va produire des radicaux libres qui sont toxiques pour la bactérie.
[5] Sans doute, cet apport va dépasser les capacités anti-oxydantes de la bactérie, c'est-à-dire la chélation par BicA du cuivre.
[6] Cette stimulation des cellules immunitaires se fait par activité chimiotactique de la BicA.
[7] On note également que la BicA stimule indirectement les cellules T par la production de polynucléaires car ces derniers sont en connexion avec le système acquis.