Nos os composés d'eaux

Publié le par boisvert

La physiologie de l’os est un domaine passionnant : d’une part, nous remarquons que c’est un organe rigide. En fait, c’est éminemment vivant, son apparente rigidité est un trompe l’œil. De plus, il est vrai que le squelette est souvent associé à la mort (à un os sec) et ce n’est pas le cas. Dans l’article précédent, nous nous étions posé la question : nos os sont-ils en métal ou cristal ? Quelque part, nous nous référions à sa rigidité. Maintenant, posons-nous la question : Nos os sont-ils en eau ? Ou bien de plusieurs eaux ? Quelque part, nous nous référons à ce qu’il y a de moins rigide. Moins rigide en apparence, car l’eau permet à l’os de se solidifier !!

A / RAPPEL SUR LA STRUCTURE DE L’OS

Reprenons les données de l’article précédent.

L’os complet est composé de deux parties :

1 - L’os organique (protéines de collagènes et cellules) représente 22 % en masse, l’os « mou ». Les protéines sont essentiellement constituées de collagènes.

2 - L’os non organique (phosphate de calcium) représente 69 % en masse. C’est l’os minéral dur, ce que l’on touche sous la forme de squelette.

Le reste, 9%, c’est de l’eau. Pour résumer, certains disent 1/3 d’os organique et 2/3 d’os non organique [1, 2].

Donc :

L’OS TOTAL = OS ORGANIQUE MOU (protéines) + OS NON ORGANIQUE DUR (cristal d’apatite) + EAU.

Notez bien, l’os non organique a besoin de l’os organique (mou) pour pouvoir se développer et fixer son calcium. En effet, le cristal de phosphate de calcium adhère aux protéines de l’os mou. Mais, nous allons voir que cette affirmation, loin d’être fausse, n’est pas entièrement vraie, ce qui ouvre des perspectives intéressantes (au moins à déduire).

On pourrait résumer : l’os mou, c’est la protéine de collagène et l’os dur, c’est du cristal de phosphate de calcium [3].

Cette fois-ci intéressons-nous à ces 9 % d’eau !

B / L’EAU DANS L’OS

1 / Les notions importantes de masse et volume

Ce rappel est important pour comprendre la physiologie de l’os. Toutes les ménagères le savent bien : la masse d’un kilo de farine ne prend pas le même volume d’un « kilo » d’eau. Tous les collégiens le savent bien : la notion de masse et de volume sont différentes. Reprenons cette définition de l’école primaire :

« La masse est la QUANTITÉ DE MATIÈRE que possède un objet ».

« Le volume est la QUANTITÉ D’ESPACE qu’occupe un objet ».

Eh bien, pour l’eau osseuse, c’est la même chose.

2 / La masse et le volume d’eau dans l’os

La masse de 9 % est un trompe l’œil qui ne rend pas compte du volume de l’eau dans l’os. Quand on parle du volume, l’eau « prend la place » de 15 à 20 % du volume de l’os total. Et pour les volumes de l’os non organique et organique, le volume oscille entre 30 et 40 % pour les deux. Nous doublons les proportions de l’eau quand on parle de volume. C’est important : l’os frais suinte de liquide (ce n’est pas un os sec).

C / MAIS OÙ EST CETTE EAU ?

L’os frais baigne dans du liquide, de l’eau. L’os est creusé de nombreux trous, de canalicules de différentes tailles, ce que les spécialistes appellent les pores de l’os, d’où la notion de porosité [4]. L’eau s’infiltre partout dans ces pores. Si l’os n’était pas dur, on aurait pu dire que c’est une éponge mouillée, ou bien imaginons une « hypothétique éponge mouillée dure !! » [5].

De plus, rajoutons que l’os est vascularisé et innervé. Les vaisseaux et les nerfs contiennent de l’eau, eux aussi, même s’ils ne sont pas de l’os. Ses structures échangent néanmoins de l’eau avec l’os en tant que « bons voisins ».

Au total, L’OS FRAIS EST INFILTRÉ D’EAU, il suinte même avec une forme de « plasma » : Posez la question à votre boucher ! (si vous n’êtes pas végan !). A notre avis, il ne travaille pas avec de l’os « sec ».

D / LES DIFFÉRENTS TYPES D’EAUX DANS L’OS

Les spécialistes ne sont pas arrêtés uniquement à quantifier l’eau dans l’os, mais aussi « qualifier » ses différentes fonctions. Ils distinguent donc trois types d’eau dans l’os, surprenant non ? Et en plus, d’après des recherches récentes, elle a aussi un rôle structurant pour la solidité de l’os ; ce qui va permettre de réfléchir à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour « durcir » l’os (avec de l’eau !?).

1 / Le premier type d’eau : l’eau libre (mobile)

Elle fait partie de la majeure partie de l’eau de l’os, elle est libre et mobile. Elle s’infiltre dans les plus gros canalicules de l’os (pores) et permet l’échange nutritif et l’évacuation des déchets. Ce n’est pas nouveau, les chercheurs concernés le savent depuis les années 50.

2 / Le deuxième type d’eau : l’eau interstitielle

L’eau interstitielle est quasiment « fixée », car liée avec les cristaux de phosphate de calcium de l’os. Ce n’est pas nouveau non plus (année 50). Mais on a découvert récemment que cela pourrait concerner 30 % de l’eau d’un os. Nous sommes vraiment tombés sur une « eau ». C’est une eau qui est intégrée avec la SURFACE DES CRISTAUX de l’os. Ce type d’eau est tellement adhérent à cette surface qu’elle s’appelle même « coquille d’hydratation » en analogie avec la coquille de l’œuf.

Sa fonction essentielle serait d’assurer une adhésion entre le collagène de l’os et le cristal de l’os (c'est-à-dire la liaison entre l’os dur et l’os mou). Mais aussi, et c’est la chose la plus importante de cet article, la liaison entre les cristaux (en fait pour former de l’os !). En effet, ceux-ci vont pouvoir se lier, s’organiser en structure tridimensionnelle même sans la trame de l’os mou !... C’est nouveau. L’eau interstitielle de la surface des cristaux est STRUCTURANTE (pour former de l’os) même sans collagène ou autres molécules stimulants la formation de l’os !! C’est très surprenant, pourtant c’est ce qui a été trouvé (in « vivo ») parmi les chercheurs du Laboratoire Chimie de la Matière Condensée de Paris / Equipe SMILES en 2014 [2]. Ce qui remet en cause (en partie), l’idée importante de « fabriquer de l’os mou » avant de fabriquer de l’os dur dans les stratégies nutritionnelles. En tous cas, cela ouvre un débat pour améliorer la prise en charge de l’os « fragile ».

3 / Le troisième type d’eau : l’eau de structure

C’est une eau intégrée au cristal de l’os (dans son corps, pas dans sa surface), elle permet la stabilité chimique et mécanique de celui-ci. Ce n’est pas une découverte non plus, on savait déjà que les cristaux étaient hydratés de l’intérieur.

Au total, l’os est bien hydraté allant des niveaux les plus superficiels jusqu’aux niveaux les plus profond de sa structure (malgré ces 9 % en masse et 20 % en volume !). Répétons-le : il suinte de liquide. L’eau interstitielle à la surface des cristaux permet leur organisation en trois dimensions. L’eau interstitielle permet de lier les cristaux entre-eux (loin d’être de la colle, mais un peu).

E / CONSÉQUENCES PRATIQUES

Que pouvons-nous faire pour améliorer cette eau et cet os ? L’eau interstitielle notamment ? Questions difficiles qui rejoignent aussi celles des besoins en eau de l’homme. Normalement, si nous couvrons nos besoins, ceci devrait couvrir les déficits éventuels : c’est notre HYPOTHALAMUS (glande dans le cerveau) qui gère le stress « hydrique » de l’eau dans les cellules (le stress osmotique).

En bref, autant de questions et nous avouons ne pas bien savoir. Autant de questions que je pose aux lecteurs avertis de ce blog.

1) Au point de vue de l’apport général :

Une eau alcaline (riche en bicarbonate) permet elle d’améliorer l’eau dans l’os et l’eau structurante ? En tout cas, elle évite trop d’acidité dans le sang, et donc moins de décalcification.

De l’eau de quinton peut elle aider à renforcer les os ?

2) Au point de vue de l’apport local :

Avec l’hydrotomie per cutanée, nous supposons que cette technique qui hydrate le disque intervertébral va également hydrater l’os (ne serait-ce qu’un peu…).

Peut être des mésothérapeutes peuvent nous en dire plus ?

3) Au point de vue de l’apport des molécules favorisant l’hydratation :

- Existe-t-il des possibilités d’utiliser la mémoire de l’eau afin de localiser un effet sur la composition de l’eau structurante ? Les travaux de Masaru Emoto sont-ils exploitables devant la découverte de cette eau structurante de l’os.

- Y a-t-il des molécules homéopathiques qui indirectement agissent sur cette eau osseuse ?

Peut-être des homéopathes, des personnes s’intéressant à la physique quantique de l’eau et aux expériences du Professeur Montagnier peuvent nous en dire plus ?

4) Quelles eaux de commerce choisir ?

Les eaux riches en bicarbonates (Badoit) comme le conseil Jacqueline Lagacé (limitant l’acidité du sang) ou bien les eaux riches en calcium ?

Certaines études conseillent des eaux riches à plus de 400 mg/l de calcium Hépar (549 mg/l), Courmayeur (533 mg/l), Contrex (486 mg/l), Salvetat (253 mg/l), Quézac (241 mg/l).

F /CONCLUSION

Cette découverte d’eau interstitielle structurante sans nécessité de collagène en 2014 semble passée inaperçue dans le milieu naturopathique ou médical. Sans doute par manque d’application pratique. Elle reste fondamentalement intéressante, car il y a certainement des eaux thérapeutiques ou activées qui peuvent influencer la structure profonde l’os. Lorsque l’on remarque que le Professeur Exley, spécialiste de l’aluminium en Angleterre, conseille une eau riche en silice pour se débarrasser de l’aluminium dans le cerveau. Il est fort probable que cela aide aussi un peu l’os ? Il faudrait lui poser la question…

Le fait que les cristaux d’apatite peuvent se structurer avec de l’eau, va un peu à l’encontre de l’adage de notre article précédent « nos os en cristal et métal », sur le fait que l’on a besoin d’un os mou avant de l’os dur. Pour l’instant, les nutritionnistes s’en tiennent à cette stratégie. Peut être avec le temps, il y aura des nutritionnistes ou des chercheurs qui trouveront le moyen de mettre à profit cette eau interstitielle structurante. On peut dire en tout cas que l’hypothalamus fait son « job » pour gérer l’eau dans le corps.

Nous n’avons pas parlé dans cet article de la vitesse (du flux) du liquide dans l’os qui joue sur le remodelage osseux (stimulation des ostéocytes). Elle provoque de nombreux phénomènes d’électro-chimiques et d’osmoses. Mais ceci est une autre histoire…Il est clair que l’activité physique et les thermothérapies (Abbé Kneip) ont leurs mots à dire dans l’augmentation de cette circulation liquidienne intra-osseuse.

L’apport d’eau est également important pour que les articulations puissent être bien hydratées. Je n’ai pas d’avis sur l’eau distillée (je n’ai pas étudié la question). Pour ceux qui veulent aller plus loin, je vous conseille de lire la merveilleuse thèse (en Français) de recherche de Stanilas Von Euw mise en référence 2, dont je me suis vivement inspiré pour écrire cet article.

Dr Paulcarl

 

F / RÉFÉRENCES ET NOTES

[1] Julien Combes, Etude de l’adhésion d’ostéoblastes sur substituts apatitiques par microscopie à force atomique. Thèse de l’école des mines de Saint Etienne, 2009.

[2] Stanislas Von Euw, biominéralisation osseuse : de la caractérisation structurale du minéral à son organisation 3D. Thèse de doctorat de Chimie, équipe SMILES, université Pierre et Marie Curie, 2014. Disponible sur https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01127563/document

[3] Certes, le collagène est le plus important, mais il existe aussi plus de 200 types de protéines dans l’os en quantité moins importante.

[4] Pour préciser, la porosité est constitué de 4 types de pores : type vasculaire, type lacuno-canaliculaire, de type collagène-apatite, ou type inter-trabéculaire. En fait, en fonction du diamètre du pore et de la proximité des substances qui compose le pore.

[5] En termes plus scientifiques, on pourrait dire : Phase solide poreuse saturée en eau.

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A
Bonsoir Docteur et merci, merci pour se partage.<br /> Bonne fin d'année et meilleurs vœux
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A
Bonsoir et merci!<br /> Je serai curieux de savoir quelle serait l'influence "physico-chimique" sur notre matière -et sa mise en forme-, que de s'hydrater avec une eau dynamisée, aimantée, "chargée positivement" par exemple, tout comme celle des types d'eaux ayant un faible "résidut à sec" comme les Mt Roucou, Rose de la Reine ou/& Mt Calme je croix?<br /> Quid de cette même influence des eaux pour lesquelles une -belle & bonne" intention est émise, comme pour les expériences de Masaru Emoto..?<br /> Merci,<br /> Arnaud
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M
Merci Dr Paulcarl pour ces informations toujours très intéressantes. Bonjour à Fernand.
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B
Bonjour MarieL, toujours fidèle, et merci au dr Paulcarl, j'apprends moi aussi.
D
Bonsoir MarieL<br /> Merci de votre retour.<br /> Et encore merci à Mr Joubert qui me permet cette tribune et de la faire partager.
L
Avez- vous transmis ces information au Centre des Sciences Biologiques de la santé contact.csbs.fr qui diffuse en France l'eau de mer dans la pure ligne de M. QUINTON au meilleur prix avec tout le nécessaire aussi pour les injection sous-cutanées et les meilleures infos avec le Pr Seralini ?
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D
Bonjour La vie,<br /> Non.<br /> C'est un travail personnel de lecture et de mise en forme que je partage avec tous. Les références sont disponibles pour tous sur le net. Le but de ces articles: être une source d'inspiration pour les naturopathes, hydrothérapeutes et personnes intéressées.<br /> cordialement.
E
Découverte passionnante de cette vie de l'os que l'on ignore! Merci Dr Paulcarl pour toutes ces connaissances mises à notre portée, Merci Fernand de leur diffusion!
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D
Merci Edith, aussi de votre retour.