BIEN VIEILLIR

Publié le par boisvert

 Oui, je sais, nous allons tous mourir un jour, mais puisque c'est inéluctable, autant profiter à fond du peu de temps qui nous reste. On n'a pas encore trouvé la pillule miracle, encore qu'on y travaille ardemment, mais les pièces de notre puzzle vieillissent petit à petit, se détériorent, s'oxydent, comme vous voulez, mais meurent petit à petit.
Chacun a son point faible, chez l'un, ce sera la vue qui commence à donner de signes de fatigue, un deuxième perdra toutes ses dents, un troisième aura toutes les peines du monde à marcher, un quatrième deviendra complètement gâteux, nous avons tous des pièces fragiles qui vont céder en premier, mais qui ne peuvent cacher que c'est l'ensemble qui se détériore  avec l'âge.

Certains chercheurs ont baptisé une souris du nom de Mathusalem car grâce à un blocage du récepteur de l'hormone de croissance, un chercheur de l'Illinois a réussi à faire vivre cette souris 1819 jours au lieu de 1000 environ pour une souris normale. Ce qui, à l'échelle humaine, donnerait l'espérance de vie du double.
Et le dernier prix Nobel de médecine a été décerné à 3 chercheurs américains pour avoir mis la main sur une enzyme baptisée "télomérase" qui empêche le vieillissement des chromosomes.
Mais avant qu'on nous ait trouvé cette potion magique, les chercheurs en ont conclu que la meilleure façon de bien vieillir et de ralentir ce vieillissement se trouvait encore dans notre assiette.

C'est délicat de trouver le juste milieu entre les éléments favorables et les autres qui précipitent le vieillissement. En effet, le glucose qui est le carburant de nos cellules, est en même temps un accélérateur de vieillissement. Le sucre vieillit tous nos organes, il rigidifie le cristallin de l'oeil, l'élastine du coeur et des artères, le collagène qui est présent dans tout l'organisme et il altère l'efficacité des reins. Il faut donc brûler ce sucre que l'on consomme par l'exercice, mais l'ennui c'est que cette combustion,  libère les fameux "radicaux libres", qui sont à l'origine directe de notre vieillissement cellulaire. Donc la meilleure solution c'est encore de manger le moins possible de sucre si vous n'êtes pas sûr que vous allez l'utiliser pour le travail de vos muscles.
Le vieillissement n'est pas homogène parce que les cellules n'ont pas la même durée de vie. Les cellules de la peau par exemple se renouvellent tous les 90 jours alors que les cellules du cerveau sont quasi-irremplaçables. On en déduit donc que la peau vieillit en premier. Mais en fait chacun a son point faible dès le départ, et comme ces chercheurs l'ont constaté nous vieillissons par pièces détachées et ce sont les organes les plus fragiles qui cèdent en premier.

Que pouvons-nous faire donc pour prolonger au maximum la jeunesse de nos organes ?
Et là je préfère donner la parole à des scientifiques car eux ils ont beaucoup de crédits et on ne pourra pas les traiter de farfelus, car tout ce qui est simple et naturel ne parait pas sérieux.
Le journal Le Point du 28 Janvier, a publié une étude sur le vieillissement et plusieurs chercheurs ont donné leur avis sur la question. Martin Holzenberger par exemple a obtenu d'excellents résultats et même les meilleurs sur des souris en les mettant à la diète. Il en résulte qu'une souris confrontée à la disette va mettre en sommeil certains gènes et en activer d'autres. Comme si, en donnant moins d'énergie à l'organisme, on l'obligeait à trouver un autre programme pour s'adapter à son nouvel environnement. Ils avaient seulement réduit d'un tiers les portions et grâce à cela ils ont prolongé la vie des souris de 50%. Tiens ! Tiens ! Nous en parlons depuis toujours "mangez de tout, UN PEU". Et j'ajoute que c'est plus important de manger peu que de manger bien car notre organisme saura tirer la quintessence des aliments que nous allons prendre.
La Baltimore Longitudinal Study of Aging (BLSA), a effectué l'étude la plus longue jamais réalisée sur le vieillissement.
Elle est réalisée avec l'aide de plus de 3000 individus et est étalée sur un demi-siècle. Ils en ont conclu que l'homme peut influer sur son vieillissement par une nourriture saine et frugale, de l'exercice et une vie sociale. (Je me souviens avoir dit quelque part sur ce blog que pour être heureux, il faut avoir quelque chose à manger, quelque chose à faire, quelqu'un à aimer, ça y ressemble bougrement, comme quoi nous ne sommes pas aussi éloignés de l'avis des scientifiques comme certains voudraient le faire croire).

Le sport justement, parlons-en car c'est un sujet trés important. Nous ne parlons pas des athlètes, ou des sportifs de haut niveau qui pratiquent du sport à outrance, qui veulent battre des records et qui précipitent ainsi leur vieillissement. Il faut savoir que le sport pratiqué ainsi, génère énormément de radicaux libres qu'on a toutes les peines du monde à éliminer par la suite. Un exemple les boxeurs, entrainement intensif et stress immense, ont une espérance de vie de 16 ans inférieure à la moyenne des français, comme les footballeurs ou les sumos.
Pendant 3 semaines, on  a entrainé les souris à courir dans une roue. Puis en scrutant au microscope électronique leurs chromosomes, on s'est aperçu qu'elles avaient vieilli moins vite que les souris privées de sport.... On nous disait que le sport était bon pour le rythme cardiaque et la santé de nos artères, voilà que l'on nous prouve qu'il empêche carrément nos cellules de vieillir. En fait, l'entrainement sportif protège les télomères, ces petits bouts de chromosomes qui raccourcissent à chaque division cellulaire et dont la disparition entraîne la mort de la cellule. Tout ça grâce à une enzyme, la télomérase, qui sous l'effet de l'activité physique, redouble d'énergie pour réparer les télomères effilochés. Le docteur Laufs est allé mesurer les chromosomes d'un groupe de marathoniens et de triathlètes, et là, bingo ! : leurs télomères affichaient une taille plus importante que celle du groupe témoin, les allergiques au sport. Mieux, plus les sportifs s'entrainaient, plus leurs télomères jouaient les prolongations. En conclusion c'est 5,2 années de plus de vie pour les sportifs hommes et 5,7 pour les femmes sportives.
On dispose aujourd'hui de preuves irréfutables pour dire que l'activité physique ralentit le vieillissement.
L'activité physique ferait de même beaucoup de bien au cerveau. En suivant pendant 8 ans 6000 femmes de plus de 65 ans, les chercheurs de l'université de Californie se sont rendu compte que celles qui pratiquaient du sport régulièrement avaient des neurones en meilleure forme. Lorsque vous faites du sport, votre cerveau est hyperactif, explique Martine Duclos, chef de service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand.
Le sport permet aussi de conserver son capital musculaire, qui commence à fondre dès la cinquantaine.
Donc en pratiquant du sport en quantité raisonnable vous vous assurez une plus longue vie, en bonne santé. Par contre, trop intense ou trop violent, le sport fait au contraire vieillir prématurément. C'est comme pour beaucoup de choses, un peu, cela fait du bien, beaucoup, cela devient nuisible, le vin par exemple.

Aprés le sport, c'est la diète à être à l'honneur.  Canto, un macaque de 27 ans a eu les honneurs de la prestigieuse revue "Science". Dans son groupe, avec 30% de calories en moins, 13% sont morts, contre 37% dans le groupe témoin, qui mangeaient à leur faim. Explication : la restriction calorique diviserait par trois le risque de développer une maladie liée à l'âge et freinerait la perte neuronale. On pense que le fait de manger moins rend l'organisme plus performant précise Dominique Lanzmann-Petithory. C'est la diète calorique qui expliquerait le record de centenaires observé sur l'île japonaise d'Okinawa. On y avale en moyenne 300 calories de moins que chez nous.

Il faut signaler également le stress qui agit directement sur nos cellules. C'est même l'un des pire accélérateur du vieillissement. Comme si le stress grignotait les télomères, ces extrémités de l'ADN dont la longueur détermine la durée de vie cellulaire.
Une autre étude intéressante, on a constaté que plus la fréquence des rapports sexuels est élevée, plus on a de chances de vivre vieux.... Je ne la connaissais pas celle-là, c'est pourtant la plus intéressante, n'est-ce pas qu'elles sont intéressantes mes statistiques !....

Toujours dans la même étude sur le vieillissement, le docteur Richard Béliveau  dirige au Canada, l'un des plus grand laboratoire de médecine moléculaire et une cinquantaine de chercheurs, enseigne la biochimie à Montréal, où il a une chaire en neurochirurgie ; Il est un des papes de la nutriprévention à laquelle il a consacré déjà plusieurs livres.
Il traque ainsi les radicaux libres qui provoquent la dégénérescence de nos cellules. Pour combattre cette rouille métabolique, il en déduit qu'il faut puiser dans notre alimentation les puissants antioxydants que l'on trouve notamment dans les végétaux. Pour ce chercheur, les meilleurs antirides sont dans notre assiette. Il faut retrouver une alimentation adaptée à nos gênes, c'est à dire proche de celle qu'avalaient nos ancêtres il y a 5 millions d'années : Fruits, légumes, graines entières et peu de protéïnes animales. La nourriture industrielle est carencée en fibres, en vitamines, en sels minéraux, mais au contraire saturée en sucres rapides, en farines raffinées et en mauvais gras. Nous avons besoin d'oméga 3 et d'oméga 6 mais aujourd'hui nous consommons 10 à 20 fois trop d'oméga 6. C'est ce déséquilibre qui favorise l'apparition de troubles graves, notamment neurologiques, comme les maladies d'Alzheimer et provoque un vieillissement accéléré. Il faut savoir que les oméga 6 concurrencent  directement les oméga 3 et que ce n'est pas la quantité de l'un ou de l'autre qui est importante, mais bien le rapport entre les 2 groupes. Sur certaines pub on voit en effet les producteurs vanter le fait que certains produits sont riches en oméga 6 alors qu'ils sont tout le temps en excés et qu'il nous faut au contraire les éviter au maximum pour privilégier au contraire les oméga 3.
Les progrés de l'hygiène, de la culture, de la médecine, analyses, chirurgie, etc... ont fait progresser notre espérance de vie, mais cette malbouffe entraîne des épidémies de cancers, de maladies cardio-vasculaires, de diabète et de maladies neuro-dégénératives toutes plus difficiles à guérir les unes que les autres.... Il faut réapprendre à manger pauvre, délester notre assiette des calories inutiles. Nous sommes en surcharge calorique, c'est un handicap pour la longévité.
On a dans notre assiette de formidables neuroprotecteurs comme les polyphénols, et tous les antioxydants, que recèle par exemple le curcuma. Les oméga 3 jouent eux aussi un rôle important. En consommant du poisson gras, 1 à 3 fois par semaine, vous réduisez de 35% votre risque de faire un Alzheimer. "L'alimentation antiâge de Richard Béliveau" .
En récapitulant : Manger fruits et légumes crus au maximum, manger moins en quantité, faire du sport  quotidiennement, et au grand air si possible, manger du poisson gras au moins 2 fois par semaine, du sucre au minimum, un peu de vin rouge, pensez aux principaux antioxydants de l'alimentation, cultiver le calme et la bonne humeur. C'est tout simple, alors Y a qu'à !

Publié dans santenature

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