CANCER DE LA PROSTATE - 2
Cette 2ème partie traite des moyens thérapeutiques classiques de la médecine conventionnelle. Ce n'est évidemment pas moi qui parle mais l'oncologue Mark Scholz dans son livre Touche pas à ma prostate : Thierry SOUCCAR Editions. Un livre passionnant qui se lit comme un roman et dont le patient, co-auteur est atteint lui-même d'un cancer depuis 20 ans.
LES AUTRES SOLUTIONS MEDICALES :
Nous allons voir d'abord ce que propose la médecine classique (radiothérapie et chimiothérapie), tout en sachant qu'il existe également une médecine alternative, qui fait appel à vos propres ressources, au pouvoir guérisseur de votre propre corps, à la diététique.
La radiothérapie moderne est moins toxique et plus efficace que la chirurgie, mais de cela non plus vous n'en entendrez que rarement parler car les radiothérapeutes sont subordonnés aux urologues qui leur envoient des patients. Donc, s'ils veulent toujours avoir des clients, il ne faut pas froisser les urologues qui leur enverront forcément ceux pour qui l'opération est formellement contre-indiquée, les personnes très agées par exemple et c'est déjà beaucoup, dans ce genre de maladie. La curiethérapie par implants permanents de grains radioactifs est réalisée en 45 mn sous anesthésie péridurale. Le risque d'impuissance, s'il survient, est généralement retardé de plusieurs années. Par contre l'urétrite est le problème à court terme le plus fréquent chez 2/3 des patients traités par radiothérapie.
La radiothérapie, c'est comme la chirurgie, une solution radicale qui permet l'éradication du cancer. Mais qui ne supprime pas les autres inconvénients. Ces 5 dernières années, les techniques de la 3ème génération comme la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (RCMI) ont permis des taux de rémission au moins aussi bons qu'avec la chirurgie mais avec des effets indésirables moindres. On arrive avec de faibles fils radioactifs à envoyer de fortes doses de radiations à l'intérieur de la prostate sans endommager les tissus environnants. Mais elle aussi ajoute des effets indésirables énormes comme impuissance, rectites ou problèmes urinaires sur le long terme.
On a parlé du Césium 137 du Dr Aubrey BREWER qui repose sur la théorie selon laquelle les cellules cancéreuses se multiplie en milieu acide et meurent en milieu alcalin. Le chlorure de césium augmenterait le Ph des cellules cancéreuses qui deviendrait très alcalin (ou basique), ce qui provoquerait leur mort. Mais elle n'a pas eu l'honneur de plaire en haut-lieu et donc on ne la trouve que sous le manteau de Google. Bon, Mauvais ???
On a parlé aussi de l'ozonothérapie dont les adeptes disent qu'elle est sans danger et non toxique si ce gaz est administré de manière responsable, mis on ne l'a pas conseillé à Ralph Blum "l'ozone est comme la lame d'un rasoir capable aussi bien de raser que de couper la gorge".
On a parlé aussi du PC-SPES, un mélange de plantes, une sorte de phytothérapie hormonale, qui avait des effets secondaires comme l'augmentation des seins et une diminution de la libido qui en démontrait l'efficacité. L'auteur a essayé cette technique et son taux de PSA a chuté et il en avait même fait provision, mais du jour au lendemain le produit a été retiré de la vente, il était frelaté, et on l'a donc retiré du marché au grand dam des utilisateurs qui s'en trouvaient tous très bien.
La luminothérapie est une autre méthode, présentée par un médecin allemand. Elle fonctionne en utilisant un agent photosensibilisant (sensible à la lumière) injecté dans le sang. Cet agent est absorbé par toutes les cellules mais demeure plus longtemps dans les cancéreuses. Environ 24 à 72h après l'injection lorsque l'agent est pratiquement absent des cellules saines, on envoie sur la tumeur, avec un rayon laser, de la lumière focalisée au moyen de fibres optiques. L'agent photosensibilisant présent dans la tumeur absorbe la lumière et produit de l'oxygène qui détruit les cellules cancéreuses. Au stade actuel d'essais pour de nombreux autres cancers.
L'Hyperthermie est utilisée contre le cancer car on s'est aperçu que les cellules cancéreuses étaient plus sensibles à la chaleur extrême que les cellules saines. On produit donc une fièvre artificielle dans le traitement anticancer. Beaucoup d'études de cette méthode sont en cours.
La CRYOTHERAPIE : C'est la congélation des petits nodules repérés. On envoie des bulles de glace sur les zones concernées. Mais elle n'est pas sans danger pour les zones proches de la prostate. La popularité de cette méthode est faible par rapport à la chirurgie ou la radiothérapie en raison de la survenue pratiquement systématique d'une impuissance. Avec la chirurgie ou la radiothérapie le patient conserve une chance de conserver sa fonction érectile.
Vous avez aussi le traitement par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) : La technique repose sur l'utilisation d'ultrasons émis par une sonde endorectale et focalisés sur la prostate. Tout comme les rayons solaires passant à travers une loupe ils peuvent développer une grande chaleur au point de focalisation, les ultrasons passant à travers différents tissus peuvent produire au point focal une chaleur intense (entre 80 et 100°C). Cette élévation de température associée à d'autres phénomènes physiques bien maîtrisés (cavitation et diffusion) provoque la destruction instantanée et définitive (nécrose de coagulation) du tissu à l'intérieur de la zone ciblée. On trouve cette technique à LYON mais en priorité pour les sujets de plus de 70 ans. (mauvais candidats à la chirurgie).
La Food and drug administration a donné son accord pour la réalisation d'une étude dans plusieurs centres aux Etats-Unis afin d'utiliser ce traitement chez des patients après échec de radiothérapie externe. Il s'agit de l'appareil ABLATHERM, qui est homologué au point de vue européen. Pour une fois, c'est nous qui sommes en avance.
Dirigé par un écran de contrôle le chirurgien procède à 400 ou 600 tirs d'ultrasons en fonction du volume de la prostate. Mais on peut avoir droit aussi bien jusqu'à 700 tirs d'ultrasons. Le traitement est effectué en une seule séance et peut durer entre 1 heure et 3 heures. La durée d'hospitalisation est très réduite. En général 5 nuits. Contrôle ensuite 2 mois après, biopsies de contrôle. Environ 15% seulement des patients ont besoin d'une deuxième séance. Cette séance peut être renouvelée 6 mois après la première. Les résultats sont probants. Environ 87% des patients présentent une disparition du tissu cancéreux. L'efficacité à long terme est reconnue dans 86,4% des sujets traités.
S'il doit y avoir des effets secondaires, ils apparaissent dès la fin du traitement contrairement à ceux de la radiothérapie qui sont plutôt progressives et retardées.
Ces effets secondaires éventuels : 10 à 15% des patients peuvent souffrir d'incontinence urinaire d'effort (quelques gouttes seulement suite à un effort) et près de 60% peuvent souffrir d'impuissance (mais n'oublions pas que cette statistique est établie sur des sujets de plus de 70 ans.) Des études sont faites actuellement pour un pourcentage sur des sujets plus jeunes traités par ultrasons.
Le LIEN ENTRE LE CANCER ET L'INSULINE :
Personne ne fait le lien entre l'insuline et le cancer et, de plus, un manque d'insuline fait immédiatement penser au diabète.. Pourtant des chercheurs sont désormais parvenus à 2 constats étonnants. Tout d'abord, une carence en insuline inhibe le développement d'un cancer. Plus important encore, un excès d'insuline dans le sang agit comme un super combustible pour la croissance d'un cancer. Les cellules cancéreuses sont particulièrement gourmandes en sucre, car elles se multiplient rapidement, ce qui accroît leurs besoins en énergie. Les cellules cancéreuses sont incroyablement peu efficaces d'un point de vue énergétique. Il leur faut des quantités de glucose, puisé dans le sang, bien supérieures. Tout cela semble indiquer que le taux de sucre dans le sang est la force motrice de la croissance d'un cancer. Cependant, cela n'explique pas pourquoi les diabétiques (dont la glycémie a tendance à être trop élevée), ont moins souvent un cancer de la prostate que les non-diabétiques. La raison est la suivante : le diabète sucré, de type 1, est une maladie due à une carence ou un défaut de fonctionnement d'une hormone appelée insuline. L'insuline est fabriquée par le pancréas où elle est stockée. Une libération d'insuline dans le sang survient en réponse à un taux élevé de glucose. Lorsque la teneur en sucre dans le sang augmente, la libération d'insuline s'accélère. Toutes les cellules du corps, dont les cellules cancéreuses, ont besoin d'insuline pour prélever le glucose dans le sang et l'utiliser. En l'absence d'insuline, c'est impossible. Le lien entre alimentation et cancer dépend donc indirectement de la glycémie. C'est donc le niveau élevé d'insuline provoqué par une hyperglycémie qui stimule la croissance rapide d'un cancer, et en particulier celui de la prostate, et de plus, de la forme la plus agressive du cancer de la prostate.
Il faut s'en souvenir lorsque nous aborderons les techniques alimentaires pour soigner son cancer. Régime à index glycémique bas impératif. Et de fait un antidiabétique courant, la metformine (glucophage), réduirait le risque de cancer. Elle agit en diminuant le taux d'insuline dans le sang, contrairement à l'insuline injectée. Elle pourrait donc devenir un autre moyen efficace pour ralentir l'évolution d'un cancer.
Donc voyez que le choix du traitement n'est pas facile et il ne faut pas raisonner en terme de survie comme dans les autres cancers mais en terme de qualité de vie préservée. Et de plus la médecine fait aujourd'hui de plus en plus de progrès et on peut toujours espérer voir arriver sur le marché des médicaments qui seront redoutables contre le cancer de la prostate. Comme par exemple l'IPILIMUMAB qui a été testé déjà sur des cancers de la prostate inopérables et dont les cellules cancéreuses ont toutes été détruites. D'après la fondation contre le cancer de la prostate de Michael Mimken, il existe en ce moment plus de 20 nouvelles thérapies en cours de développement, et au moins 60 nouveaux essais cliniques chaque année. Donc, et surtout si vous avez un cancer à faible risque, ce n'est pas une condamnation à mort, mais considérez-le plutôt comme une maladie chronique. Le temps joue en votre faveur.