CANCER - PREVENTION
Prévention du cancer : une protection spécifique à certains fruits et légumes par David Servan-Schreiber Dernière modification 14/04/2010 11:18 ![]() Mon ami Richard Béliveau a été interpellé par les résultats de l'étude Bofetta que j'ai commentée dans mon blog précédent. Il m'a fait parvenir sa réaction, que j'ai envie de partager avec vous : on sait qu’une consommation abondante de certains fruits et de légumes bien spécifiques abaisse le risque de développer différents types de cancers, mais cet effet protecteur n’est pas associé systématiquement à l’ensemble des végétaux. J'approuve totalement son raisonnement.
On sait depuis plusieurs années qu’une consommation abondante de certains fruits et de légumes bien spécifiques abaisse le risque de développer différents types de cancers. Comme nous le rappelle une étude récente, cet effet protecteur n’est cependant pas associé à l’ensemble des végétaux et il faut porter une attention particulière à bien choisir les aliments contenant les plus grandes quantités de molécules anticancéreuses. Mode de vie et cancer Source : Béliveau et Gingras, La santé par le plaisir de bien manger, Trécarré (2008)
L’inclusion de ces végétaux dans l’alimentation est particulièrement importante car les fruits et légumes ne possèdent pas tous le même potentiel de prévention. Il existe des différences importantes dans les niveaux de composés anticancéreux associés à ces aliments et, dans quelques cas, les composés phytochimiques qui possèdent les plus fortes activités de prévention du cancer ne sont présents que dans certains fruits et légumes bien précis. Il en est ainsi des isoflavones du soja, du resvératrol des raisins, de la curcumine de l’épice curcuma, des isothiocyanates et indoles du brocoli ou encore des catéchines du thé vert, ces molécules anticancéreuses ayant une distribution extrêmement restreinte dans les végétaux. Autrement dit, même si tous les fruits et les légumes sont parties intégrantes d’un régime alimentaire équilibré, seulement certains d’entre eux peuvent véritablement influencer le risque de cancer. La qualité plutôt que la quantité
Richard Béliveau
Sources :
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et aussi celui-là :
nouveau mécanisme pour comprendre l’importance de la vitamine D
On sait que la vitamine D – fabriquée par la peau lorsqu’elle est exposée au soleil – protège contre les infections, contre les maladies cardiaques, et même contre la progression de plusieurs types de cancers. Dans une étude récente, des chercheurs Danois de l’Université de Copenhague, ont mis en évidence un des effets majeurs de la vitamine D sur le système immunitaire.
De façon simplifiée, on peut imaginer que lorsqu’un antigène (Ag) particulier, viral, bactérien ou issu d’une lignée de cellules cancéreuses, est présent dans le corps, il est d’abord avalé (« phagocyté ») par des cellules spécialisées du système immunitaire qu’on appelle macrophages puis « présenté » à des lymphocytes T spécialisés. Lorsqu’ils sont correctement « activés », ces lymphocytes (des cellules blanches spécialisées) se divisent ensuite en deux types de cellules : des lymphocytes « tueurs » (les « natural killer ») qui ont pour fonction d’attaquer et de détruire toutes les cellules porteuses de l’antigène étranger, et des cellules mémoires qui conservent la trace spécifique de cet antigène, de façon quasi-permanente.
L’équipe de chercheurs de Copenhague à montré que la vitamine D est indispensable à la mise en route de toute cette machinerie immunitaire : si les cellules T ne disposent pas de quantités suffisantes de vitamine D dans le sang, la fabrication des cellules tueuses ne se fait pas, ni la multiplication des cellules responsables de conserver la mémoire de l’antigène en cas d’une nouvelle apparition des intrus à l’avenir.
Ceci me permet de vous rappeler la recommandation du groupe de plus de 40 experts internationaux qui à lancé un appel au sujet de la vitamine D en Février de cette année : les personnes dont la santé est fragilisée par une maladie chronique – y compris le cancer – devraient s’assurer de faire tester par leur médecin leur taux sanguin de 25OH Vitamine D (à la fois D2 et D3). Elles devraient ensuite s’assurer, avec leur médecin si possible, que leur taux est au dessus de 30 ng/ml (certains experts recommandent plus de 50 ng/ml pour les patients atteints d’un cancer, mais c’est encore un sujet débattu au sein de la communauté scientifique).
En l’absence de test du taux sanguin, la Société Canadienne du Cancer recommande à toutes les personnes qui vivent à des latitudes peu exposées au soleil – comme celle du Canada, ou de la France, de la Belgique et de la Suisse – de prendre 1.000 Unités Internationales de vitamine D par jour pendant les mois d’automne et d’hiver, et toute l’année si elles ne s’exposent pas au soleil, si elles ont une peau foncée (qui fabrique moins de vitamine D avec le soleil du printemps et de l’été) ou si elles ont plus de 65 ans. C’est aussi la recommandation de notre groupe d’experts internationaux.
BIBLIOGRAPHIE
Von Essen MR et coll. : Vitamin D controls T cell antigen receptor signaling and activation of human T cells. Nature immunology 2010; 11(4): 344-9
Quand je vous disais que le soleil c'était bon, mais comme c'était naturel et gratuit, personne n'y croyait. Heureusement qu'il y a encore des chercheurs qui cherchent vraiment.