CRU ou CUIT

Si on se réfère aux données officielles, il nous faut manger à peu prés 55 % de Glucides, 30 % de lipides, et 15 % de Protides. Voilà ce sont les données que la science a accréditées, donc nous devons tous manger dans ces proportions sinon nous allons tomber malades. Seulement le Hic c'est que nous mangeons, à peu de choses prés, les aliments dans de telles proportions, et que notre santé n'en pas meilleure pour autant. Pour paraphraser Anne Roumanoff, on ne nous dit pas tout. Il doit bien y avoir autre chose.
Le Biologiste P.V. MARCHESSEAU, le père de la naturopathie, mon professeur, et celui qui m'a instruit, avait coutume de dire qu'il y avait une spécificité de toutes les espèces, dont l'homme ne tient pas compte dans ces calculs scientifiques. Il s'agit de sa propre anatomie. Comme il le dit dans plusieurs de ses écrits, chaque moteur a son propre carburant pour fonctionner correctement. Mettez du mazout dans un moteur à essence ou du gaz et vous verrez si votre moteur ne tousse pas.
Dans la nature c'est partout pareil, les oiseaux mangent des graines, les carnassiers mangent de la viande, les termites mangent du bois, les vers mangent de la terre, les singes mangent des fruits, et chacun sait reconnaître les aliments qui sont faits pour lui.
L'homme, quant à lui, s'est arrangé avec la nature. Son génie lui a permis de manger des aliments qui ne sont pas faits pour lui. La cuisson entre autre dénaturation, lui a permis d'ajouter à son menu des glucides en abondance. Mais comme chacun à une constitution digestive en rapport avec les aliments qui sont faits pour lui, il en résulte des désagréments auxquels il faut bien que l'homme s'adapte. La vache a un intestin trés long, le lion a un intestin trés court et l'homme se situe entre les deux, de sorte qu'il en a conclu qu'il pouvait manger de tout, c'est pas beau, ça ?
Mais il y a encore un autre facteur qu'il nous faut prendre en compte.
Tous les êtres vivants sur cette planète mangent cru, sauf une, l'homme. on est bien obligé de prendre ce facteur en compte car le feu dénature tous les aliments. D'aliments vivants, ils deviennent des aliments morts. En effet, faites cuire un oeuf et vous vous rendrez compte qu'il ne peut plus donner le jour à un poussin. C'est devenu un aliment mort. S'il y avait de l'énergie, il n'y en a plus. De même avec une graîne. Prenez-en une et vous la mettez en terre, elle va germer et produire une nouvelle plante. Mais faites la cuire et plantez-la au même endroit et vous constaterez la différence qu'il y a entre un aliment vivant et un aliment mort.
Un aliment vivant vous apporte son énergie, sa vitalité, l'aliment qui est passé par le feu n'a plus rien à vous apporter que des éléments que la science pèse et mesure, glucides, lipides, protides, et décrète qu'il y a tout ce qu'il nous faut.
La cuisson dénature les aliments, elle tue la vie, l'énergie, la vitalité. Et lorsqu'on nous dit à longueur de journée qu'il nous faut manger 5 fruits et légumes par jour, on ne parle jamais d'aliments vivants ou morts. Si vous mangez 5 fruits cuits et 5 légumes cuits je ne sais pas si ces recommandations vous seront bénéfiques.
Seul l'aliment vivant, donc cru, peut vous apporter ce qu'il possède c'est à dire la vie. Et autant que possible il faut le manger fraîchement cueilli ou pondu car il se dénature vite. C'est aussi pour cela que les céréales germées sont des aliments vivants par excellence parce que d'un côté la nouvelle plante n'est pas encore une céréale et d'autre part le germe possède en lui une formidable énergie qui est en plein développement et il est bien sûr plein de vie. Il va vous apporter un maximum de minéraux, de vitamines, d'hormones, d'oligo-éléments, d'antioxydants, d'enzymes digestifs, etc... Il va vous apporter la vie.
C'est vrai que la civilisation ne nous a pas habitué à manger tout cru et que de nos jours, si vous vous lancez illico-presto sur l'alimentation crue, ce sont vos intestins qui vont vous demander qu'est-ce qu'il se passe pour les torturer ainsi. L'aliment cuit est plus digeste et nos pauvres systèmes digestifs ont des difficultés à s'adapter à l'alimentation qui est pourtant notre alimentation idéale.
Nos ancêtres n'étaient pas aussi intelligents que nous, ils n'avaient pas inventé le feu et ils ne pouvaient que manger cru, soit des plantes, soit des fruits, soit de la viande crue. Ils étaient n'en doutons pas, plus instinctif que nous, mais hélas, nous sommes devenus intelligents, et à notre menu nous avons pu ajouter les graînes et les laitages.
Nous avons toujours le foie que nous avions à l'origine et le fait de lui faire digérer des céréales et des laitages, vous pouvez être sûr qu'il ne vous dit pas merci. Nous mangions trés peu de viande et maintenant, grâce à la cuisson, elle est à tous les repas ou presque. A l'occasion, demandez à vos reins, à vos intestins et à vos articulations ce qu'ils en pensent.
Voilà ce que devrait être notre alimentation d'aprés notre constitution :
Nous pouvons remarquer que chaque animal malgré sa spécificité mange son aliment de base plus une trés petite quantité d'un autre. Par exemple, une poule mange en priorité des graines mais à l'occasion elle ne dédaignera pas un bon petit ver de terre, ou un brin d'herbe. Les chats et les chiens ne doivent manger que de la viande mais ne dédaignent pas de manger un peu d'herbe de temps en temps. Les frugivores comme le singe ne mangent en principe que des fruits, quelques feuilles et quelques racines tendres, mais eux comme les herbivores, ils ajoutent quelques insectes à leur menu, lorsque les vaches broutent l'herbe elles en mangent effectivement quelques uns accrochés sur ces plantes.
De même pour nous il est raisonnable que nous ne soyons pas à 100 % végétariens. D'où les rations et les pourcentages ci-aprés :
80 à 90% de végétaux, fruits frais, végétaux frais et crus, fruits secs et oléagineux, feuilles et pousses tendres, racines sucrées comme les carottes, les céleri-raves, les betteraves, les topinambours, etc...
10 à 20% de sous produits animaux, oeufs, coquillages, miel, fromage blanc, etc...
Et bien sûr, il faut toujours avoir à l'esprit qu'il nous faut fuir la cuisson et prendre un maximum d'aliments crus, d'aliments vivants. La nature ne peut nous donner que les éléments que nous auront réussi à garder dans leur intégralité et dans leur maximum de vitalité.
Beaucoup de mes collègues naturopathes en ont conclu que peu de maladies réputées incurables résistent à une alimentation crue. Pour ma part, je sais qu'ils ont raison mais le Hic c'est que nous ne sommes plus dans les meilleures dispositions pour profiter à fond de cette nourriture dont nous n'arriverons pas tout de suite à tirer un maximum de profits. Mais je me joins à eux pour dire que c'est l'alimentation idéale et c'est vers cela que nous devons tendre.