Et le CUIT ?
Vous savez que depuis longtemps je préconise de manger le maximum d'aliments vivants, c'est à dire crus. Pour être tout à fait honnête, il nous faut écouter les arguments de ceux qui préconisent de manger cuit. Et ces arguments ne sont pas dépourvus de logique ni de bon sens.
On trouve surtout ces philosophies du côté des Chinois, des Hindous, des musulmans. La macrobiotique en est certainement la plus belle application et la plus efficace.
Cette philosophie veut que le « feu extérieur, ou cuisson » permet d’économiser le « feu intérieur » qui est destiné à entretenir notre corps bien au chaud. C’est en fait une prédigestion, facilitant le système digestif, et permettant de consommer des aliments comme les céréales entre autres. La châleur transforme l’amidon en sucres simples, facilement assimilables, neutralise certaines substances toxiques ou indigestes, et tue les parasites néfastes pour l’homme. Donc il faut le savoir, le cuit se digère mieux que le cru.
La châleur, c’est la vie, lorsque l’homme meurt il devient froid. Il faut entretenir ce « feu intérieur ». Le corps doit être chaud (37°) et en ce sens ce ne sont pas les fruits et légumes crus qui le réchauffent.
C’est aussi le feu qui a mis une barrière et une distinction entre l’homme et l’animal.
Si l’on se positionne par rapport au principe YIN-YANG, le cru est YIN et le cuit est YANG. Donc le cru nous apporte le froid et le cuit nous apporte le chaud. Par extension nous devons manger plus de cru en été car la saison est déjà chaude (yang), et en hiver où nous avons besoin de plus de chaleur, la proportion du cuit sera plus importante. De plus cet apport de chaleur que constitue les plats cuits économise la dépense énergétique nécessaire en cette saison froide. En fait il s’agit de s’adapter en fonction des saisons, de manger selon les températures extérieures, de s’harmoniser avec son environnement. En hiver également il conviendra donc de préférer une boisson chaude à une boisson glacée. Les potages sont à réserver pour cette saison froide.
Il y a une forte tendance vers le CRU aujourd’hui, mais on peut le comprendre. Nous sommes en pleine décomposition de notre système alimentaire. Inutile de parler des Mac Do, car même en dehors de ces extrêmes, nous mangeons trop salé, trop gras, trop sucré, trop en quantité, trop d’aliments dénaturés (congelés, passés au micro-ondes, cuisinés industriellement, etc…), de sorte que le retour à plus de naturel, plus de simplicité, moins d’abondance, était comme une évidence pour retrouver une vie plus harmonieuse et plus saine. Et le CRU est tout cela à la fois, vivant, simple, pauvre, frais, naturel. C’est tout à fait logique de se tourner vers ce qui nous manque le plus. Mais le virage étant accompli, il ne faut pas tomber dans l’excès contraire et ne manger que CRU. C’est ce que j’ai constaté en particulier chez les macrobiotiques qui ne consomment plus que des céréales, pour les purs et durs. Ne s'accordant plus qu'un 1/4 de pomme tous les 2 jours.(OHSAWA)
Nous sommes tous des intoxiqués et avons besoin de retrouver le « vivere parvo », mais on peut tout aussi bien le retrouver avec des aliments pauvres caloriquement qu’avec des aliments plus chauds et plus riches. Et avec des aliments crus qu'avec des aliments cuits.
D’ailleurs un abus de crudités peut conduire à un affaiblissement extrême, à une grande frilosité si c’est en hiver, et à une perte de poids excessive. Personnellement en un mois de « entièrement cru » j’avais perdu 6kg, et je vous avoue que je languissais de retrouver un peu de poids car je ne suis déjà pas un Hercule. L’alimentation crue est riche en enzymes et il est inutile de se bourrer de vitamines si vous avez une insuffisance d’enzymes pour s’en occuper. Ces vitamines passeront sans s’arrêter. Les enzymes, c’est l’énergie, plus vous en avez et plus votre énergie est puissante, aussi bien digestive que physique ou intellectuelle.
Il est certainement plus important d’éliminer toutes les graisses saturées et grillées, de penser au rapport oméga 3-Oméga 6 harmonieux (1/4), de combiner les aliments crus et les aliments cuits dans de bonnes conditions (basses températures, vapeur ou mijotés à feu doux).
Nous savons qu’une leucocytose se produit lorsque nous mangeons du cuit, signifiant ainsi qu’il y a agression, les globules blancs venant à la rescousse. Mais le sport nous fatigue aussi, faut-il l’éliminer pour autant ? Un organisme qui ne travaille plus s’étiole, un organe que l’on ne sollicite plus s’atrophie, une fonction que l’on n’utilise plus disparaît. Alors une petite leucocytose, pourquoi pas !
Encore une fois, il faut être en harmonie avec son environnement, manger des aliments qui ne viennent pas de loin, si c'est du jardin c'est encore mieux, et puis ne pas non plus se torturer les méninges, c'est tellement facile et efficace, il faut simplement « MANGER DE TOUT, UN PEU), ce qui ne veut pas dire n'importe quoi, ni n'importe comment..