L'INFLAMMATION - LA CAUSE DE TOUT ?
Les sentiers sont de plus en plus beaux
Pour beaucoup d'entre nous, l'inflammation c'est une bosse, une rougeur, un gonflement chaud, un bouton bien proéminent, une tuméfaction, et ça se limite à ces petits bobos.
Mais aujourd'hui, et de plus en plus, nos scientifiques parlent d'inflammation comme étant à l'origine de maladies beaucoup plus sérieuses comme l'artériosclérose, le diabète de type 2, le cancer, les maladies cardio-vasculaires, la polyarthrite rhumatoïde, l'arthrite et les rhumatismes en général, les dépressions, les allergies, les maladies auto-immunes, la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer.Toutes ces maladies ont un point commun, un terrain inflammatoire. Mais une inflammation beaucoup plus sournoise, persistante, mais avec très peu de symptômes dans sa phase initiale en tous cas.
Une étude récente, publiée dans la prestigieuse revue médicale THE LANCET, montre que la prise prolongée d'acide acétylsalicylique (notre aspirine, qui est le chef de file des anti-inflammatoires non-stéroïdiens) diminue significativement le risque de développer un cancer colorectal. Je ne vais pas faire ici l'apologie de l'aspirine mais ce constat permet de voir qu'il y a bien un terrain inflammatoire. Terrain que l'on peut modifier par une diététique anti-inflammatoire, ou encore des monodiètes ou tout simplement le jeûne ou le jeûne intermittent. Mais la mise en évidence du rôle central de l'inflammation chronique est une avancée considérable dans la compréhension de la plupart de nos maladies, car elle laisse entrevoir la possibilité d'agir sur la cause commune de nombreuses maladies de civilisation. Et cela bien plus efficacement que les traitements symptomatiques qui n'agissent que sur leurs conséquences. De plus, tous les médicaments anti-inflammatoires ont malheureusement de nombreux effets secondaires qui empêchent de les utiliser à long terme. Ce qui n'est évidemment pas le cas d'une diététique anti-inflammaoire.
Toutes ces maladies sont très différentes entre elles, mais le processus déclenchant est le même, au point que le « Time » fait sa une avec le titre choc : « The secret killer - ou en français le tueur de l'ombre - Le lien surprenant entre l'inflammation et les crises cardiaques, le cancer, la maladie d'Alzheimer et autres maladies ».
Cela se passe au niveau des mitochondries, à l'intérieur des neurones, qui finissent par mourir de cette inflammation.
On peut déterminer une inflammation aigue par la vitesse de sédimentation, la protéine C-réactive mais ces signes sont un reflet peu fiable de l'inflammation chronique. Celle-ci se constate hélas avec les dégradations qu'elle occasionne.
Nous savons avec certitude que le point de départ de toute inflammation se situe au niveau de l'intestin grêle, là où tout se crée, se tranforme et s'assimile. C'est donc à ce niveau qu'il nous faudra agir.
L'alimentation est bien sûr à la base de cette prise en charge. Une alimentation déséquilibrée en acides gras par exemple (trop d'acides gras saturés, d'oméga 6, d'acides gras trans), ou encore beaucoup trop « sucrée », trop d'hydrates de carbone, un index glycémique élevé du bol alimentaire, une suralimentation, cela couplé avec une hyperperméabilité intestinale, font que le milieu intestinal est devenu le point de départ de toutes inflammations.
Ce qu'il y a de bien en naturopathie c'est que le traitement du cancer est le même que celui des maladies cardio-vasculaires ou la polyarthrite rhumatoïde et on peut le comprendre puisque l'origine de toutes ces maladies est la même, l'inflammation.
Donc, il nous faut à tous prix régénérer ce milieu intestinal, c'est primordial. On ne pourra rien guérir si ce milieu continue à produire des toxines qui vont s'éparpiller dans notre organisme. Il faut supprimer toute putréfaction. Si les gaz que vous expulsez sentent mauvais, pensez aussitôt que vous êtes en train de vous auto-empoisonner. Il faut agir.
Première méthode, la meilleure et la plus efficace de toutes, c'est le jeûne, et c'est très agréable de constater aujourd'hui qu'il n'y a pas que ces « marginaux » de naturopathes qui le préconisent. En effet de plus en plus de scientifiques commencent à se pencher sur ce formidable outil thérapeutique. En matière d'anti-inflammatoire il n'y a pas mieux sur cette terre, car il ne fait pas de différence et ne sait pas soigner un seul organe sans soigner tous les autres. Et ceci sans aucune contre-indication ni aucun effet toxique. Quel médicament peut mieux faire ?
Ce résultat nous pouvons l'obtenir d'une manière plus douce et aussi plus lente par la diététique. Il existe même aux Etats-Unis des restaurants anti-inflammatoires. Il fallait l'inventer celle-là ! Pour une fois ils sont à l'avant-garde en matière de diététique, s'ils avaient pu nous refiler cela au lieu des Mac'Do !
Il y a également le jeûne intermittent qui permet de se réserver, sans trop se priver, une plage de repos, de récupération, et un temps où l'organisme rétablit tout ce qui doit l'être. L'intestin par exemple se purifie et pendant cette plage journalière de 15 à 16 heures environ, l'organisme panse ses plaies.- Hautement anti-inflammatoire.
Les aliments anti-inflammatoires :
Nous avons tout d'abord les grands groupes alimentaires que sont :
- Les caroténoïdes, les fruits et légumes orange ( carotte, melon, orange, tomates, abricots, mangues), en sont riches. Il y en a des centaines, l'alpha et le bêta-carotène, cryptoxanthine, lycopène, lutéine, zéaxanthine, etc... Ils ont un rôle protecteur contre les radicaux libres et donc sont anti-âge, ils sont également anticancer et également anti-inflammatoires..
- Les polyphénols que l'on trouve dans l'enveloppe des fruits et légumes. C'est leur rôle de protéger la plante ou le fruit, et en les ingérant c'est nous qui profitons de ces propriétés. Ils nous protègent. Ils sont constitués par les flavonoïdes. Les plantes poussant en plein soleil renferment un taux plus élevé que celle qui pousse à l'ombre.
- Les flavonoïdes que l'on trouve dans la couleur des fruits et légumes. Mangeons coloré, n'ayons pas peur d'avoir un véritable arc-en-ciel dans notre assiette. 2 sous-groupes, les « jaunes », représentés par les légumes (brocoli, chou, épinard, haricot vert et bien sûr la peau des fruits), - et les « rouges » qui contiennent des anthocyanes présents dans les fruits et les petites baies rouges et noires (myrtille, mûre..) ainsi que dans le vin rouge. La Quercétine qui présente une puissante action anti-inflammatoire, avec des effets protecteurs au niveau cardio-vasculaire, ainsi que des effets antalgiques. Les proanthocyanidines, plus connus sous le nom de tanins, que l'on trouve dans le cacao, le thé vert et le vin rouge.
- Les antioxydants que l'on trouve beaucoup dans les petites baies bien colorées comme la canneberge, le goji, la fraise, la mûre, la framboise, etc...
- Mention spéciale au resvératrol que l'on trouve surtout dans le vin rouge (très peu dans le jus de raisin, même rouge) et qui est un gardien des vaisseaux, petits et grands, et un excellent antioxydant donc excellent anti-âge, anticancer et anti-inflammatoire.
- On peut citer également le curcuma, le gingembre, les noix.
- La grenade et son actif spécifique la punicalgine qui diminue les concentrations sériques de cytokines inflammatoires et améliore au contraire les concentrations d'interleukine anti-inflammatoires (GRANAPUR, grenade bio au laboratoire Nutrixeal)
Dans le domaine de l'inflammation, dernière recommandation, il vaut mieux faire attention au fructose et miser plus sur les légumes que sur les fruits. Les légumes sont plus digestes, mieux assimilés, et ils favorisent beaucoup moins les putréfactions intestinales.
Source :
Les intolérances alimentaires du dr Jean-Pierre WILLEM – Guy Trédaniel
Les clés de l'alimentationn santé du dr Michel LALLEMENT – MOSAIQUE-SANTE
La révolution silencieuse de la médecine du dr Joseph LEVY -Editions du Rocher