LA GOURMANDISE

Publié le par boisvert

Ne croyez pas qu'un naturopathe n'est pas gourmand. C'est un homme comme tous les autres. Je dois même dire que je suis un gourmet, j'apprécie la nourriture mais lorsque par voie de conséquence, je suis malade, je sais pourquoi et je n'accuses personne, je sais ce qu'il faut faire.
J'ai encore en mémoire ce jour où j'avais acheté des rochers à la noix de coco, mon petit péché mignon. Je pensais que mes invités en mangeraient beaucoup mais ils n'en ont pas mangé beaucoup et il en restait pas mal lorsqu'ils sont partis. Et ce jour-là, je me suis jeté sur ces biscuits et j'en ai mangé jusqu'à ras bord.  Tellement à ras bord que la nuit venant, je me tordais de douleur, mon ventre était prét à éclater. Mon épouse m'a emmené aux urgences et là on m'a hospitalisé. Le chirurgien m'a ausculté et a décrété que mon appendice était infecté et qu'il était urgent de m'opérer. On me préparait pour l'opération mais j'ai refusé. Ils n'ont pas compris et aprés m'avoir dit que je risquais la péritonite, il m'ont fait signer une décharge mentionnant que je refusais l'opération à mes risques et périls. Je suis resté 2 jours sans manger, un petit jeûne, et aujourd'hui, 40 ans plus tard, mon appendice se porte comme un charme.
Mais ce n'est pas pour vous dire cela que je vous raconte cette anecdote, c'est pour mettre l'accent sur une particularité de l'être humain, nous sommes tous des faibles, et nous sommes dominés par nos sens, nos envies, notre gourmandise. Heureusement, en vieillissant, cela devient plus rare, on se connait mieux, et toutes ces expériences malheureuses forment le caractère. La facilité vous avilit et les difficultés vous font grandir. Voyez que je vous comprends, et que lorsque je vous dis de jeûner ou de faire une monodiète de quelques jours, je sais que c'est difficile.
Ne croyez pas que vous êtes seul à souffrir de cette gourmandise. Je vous cite le père de la macrobiotique Georges OHSAWA dans son ouvrage "La vie macrobiotique" :
"Je suis gourmand. Je suis tellement gourmand et goinfre que j'en suis stupéfait et affolé. Quant à la gourmandise, je suis sûr de pouvoir battre qui que ce soit. Même à mon âge à présent, je ne le cède à personne. C'est pourquoi exactement je connais les maux de la nourriture, plus que les autres. J'ai publié la confession sanglante de ma gourmandise dans une revue, "la macrobiotique", il y a dix ans. J'ai un estomac incroyablement fort.
Je pense même qu'on ne peut pas réaliser une grande oeuvre sans être un glouton. Bien que je crois qu'on est malheureux si l'on n'est pas capable de manger tant et tout ce qu'on veut, librement, j'aurais dû rater ma vie avec grand regret comme beaucoup de gens ignorants qui ont démontré personnellement le proverbe éternel suivant : "La bouche est la cause de tous les maux", en terminant ma vie tragiquement, si je n'avais pas connu la macrobiotique, à un pas d'une mort misérable, aprés avoir répété mes assauts sur la nourriture....
J'ai appris, avant que je ne m'en aperçoive, à lire la nourriture sur le physique de l'homme. C'est vraiment embarrassant. Dès que je vois une personne, elle me parait comme une nourriture, quelquefois fruits, quelquefois lait ou oeufs, quelquefois beefsteak, chocolat, etc... Ainsi je comprends aussi sa mentalité, son caractère, sa spiritualité. Je comprends de même quel genre de maladie elle a, et à quel organe...en un mot je comprends si elle est heureuse ou malheureuse....
La vie d'un homme est décidée par son alimentation. La chance ou la malchance, le bonheur ou le malheur, la longévité ou la mort jeune, la bêtise ou la sagesse, la beauté ou la laideur, le bien ou le mal, la santé ou la maladie, sont décidés par l'alimentation."

Ce texte prend toute sa valeur parce que nous savons que c'est un être qui a donné des leçons à des millions de gens et pourtant il était exactement comme eux au départ, il était gourmand et il était capable de faire les pires folies de son corps. Mais dans toute son oeuvre, il l'a dit plusieurs fois, si nous voulons être heureux il faut avoir l'appétit de nourriture et l'appétit sexuel. Si vous n'avez pas les deux ou si vous n'avez que l'un d'entre eux vous êtes un mort-vivant. Et curieusement sa devise était pourtant le "vivere parvo".
Donc, vous mêmes, ne vous flagellez pas parce que c'est difficile de vous priver de nourriture et que vous êtes trés gourmand, il n'y a pas de honte à cela. On peut même dire au contraire que, en restreignannt votre nourriture, vous allez devenir encore plus gourmand. Mais c'est votre personnalité et votre caractère que vous allez forger en acier trempé. Vous êtes plus fort que ces envies, plus fort que ces pulsions qui veulent vous avilir en vous jetant sur la nourriture. Et vous n'êtes pas différents de nous tous. Au moins, plus qu'un autre, vous aurez compris l'importance de la nourriture et du rapport trés étroit qu'elle entretient avec votre santé.
Donc il ne faut pas fuir la gourmandise, il faut au contraire la cultiver. Si vous n'avez pas d'appétit, la maladie n'est pas loin. Sautez simplement 1 repas ou 2, c'est déjà un petit jeûne extremement bénéfique, et l'envie et l'appétit vont revenir au galop, c'est un signe de santé.
Dans le même ordre d'idées, on dit qu'un bon médecin doit être avant tout un malade. Il connait, il vit avec et il est donc en mesure de comprendre et de savoir ce que ses patients endurent chaque jour. Mais comme il a souffert il sait aussi comment s'en sortir et ce sera un meilleur communiquant, indépendamment du fait que ses connaissances l'aideront à formuler un traitement adéquate, il sera devenu plus efficace que celui qui n'a jamais souffert.

A la lumière de tout cela, il vient à l'esprit que l'avantage est donné à ceux qui sont dans la misère, et que la société classe dans les faibles. Votre faiblesse devient une force. Ce n'est pas pour rien que les anciens chez moi disaient toujours "piou piou, lounteem viou" ou en français : celui qui est toujours malade vivra plus longtemps. La vie lui a appris à lutter chaque jour pour être en bonne santé. Nous sommes tous plus ou moins des faibles, mais même cette faiblesse peux devenir une force et vous forger un caractère en bêton.
Mais personne ne peut le faire à votre place, ni un instituteur, ni un curé, ni un médecin, personne ne ressent les malaises que vous, vous ressentez, la faiblesse que vous avez en vous. Comme pour la médecine naturelle que je vous propose, le travail c'est à vous de le faire et personne d'autre que vous, ne peut le faire aussi bien.

Publié dans santenature

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G
<br /> Merci.. Vous avez tout à fait raison.<br /> <br /> <br /> Votre blog est super.<br /> <br /> <br /> "Le mental humain tire le char, sur celui ci il y'a l'Ame. Pour diriger son bolide elle tient d'une main le Fouet de la Volonté, de l'autre avec les rennes de la conscience" (malheur a celui qui<br /> ne s'en sert par...)<br /> <br /> <br /> Il faut se servir de ces deux outils pour diriger, dresser, son mental...<br /> <br /> <br /> Et "vaincre" la gourmandise : )<br />
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B
<br /> Bonjour Griboulimie, Ah la gourmandise ! C'est le plus difficile pour un retour à la santé et c'est sûr que ça forge la volonté.<br /> <br /> <br />