LE SYSTEME DES DEUX REPAS du dr DEWEY
Ne nous y trompons pas, c'est le dr DEWEY qui a initié cela pour la première fois. Il fut l'un des premiers à employer le jeûne dans les soins des malades.
Au tout début il était complètement sans expérience et avait reçu, comme tous ses collègues médecins, la même formation faite de « superstitions médicales » comme il se plaisait à le dire. Mais en avançant dans la pratique il acquit la conviction que c'est la Nature seule qui guérit les maladies, sans aucune aide ou « malgré les médicaments ».
Il a débuté comme interne à l'Hôpital de la Marine des Etats-Unis à Détroit (Michigan). Il fut d'abord appelé à donner ses soins à 80 soldats, malades ou blessés. Mais comme il le disait lui-même ses capacités professionnelles pour des cas si graves étaient très discutables. Même à ce stade il s'est rendu compte que la proportion de guérisons était à peu près invariable, que l'on traite avec des doses médicamenteuses homéopathiques, ou avec des médicaments « d'une violence extraordinaire ». Elevé dans sa famille et soigné avec des plantes il n'avait aucune conviction dans ces médicaments violents. Et d'ailleurs, il n'a jamais pu constater une seule fois que ses patients se soient trouvés mieux avec ses « potions ». Et lorsque l'un des malades guérissait, c'est la Nature qui remportait la victoire mais c'est le médecin qui avait les honneurs. Mais même dans ces cas, cette école allopathique qui fut aussi la sienne, contrecarrait plus les efforts de la nature qu'elle ne l'aidait. Le malade guérissait malgré les médicaments. Mais il s'est déjà rendu compte que cette « foi aveugle, déraisonnable et enfantine» dans ces prescriptions thérapeutiques était aussi forte chez les plus intelligents que chez les ignorants et les illettrés.
Il refuse de considérer les symptômes comme autant d'ennemis. Mais il était tenu de faire des ordonnances pour satisfaire les préjugés du public.
Tout jeune médecin en cabinet, il reçu un jour une jeune fille émaciée qui souffrait de troubles digestifs au point que pendant 3 semaines entières elle ne put conserver une seule goutte d'eau. Lorsqu'enfin elle put conserver un peu d'eau, cette patiente devint plus animée, son teint devint plus clair et elle sembla véritablement fortifiée. La langue extrêmement chargée jusqu'alors devint propre et l'haleine également fétide devint de moins en moins mauvaise. Il en fut tellement étonné qu'il résolu de laisser tout le travail curatif à la seule nature. Ce « non-traitement » dura jusqu'au 35ème jour, au cours duquel survint – non le décès – mais bien l'envie de manger, qui marqua la fin de la maladie. La langue était aussi fraîche que celle d'un nourrisson. C'était la guérison complète et ce fut son premier contact avec le jeûne et sa puissance curative. Et comme il le dit c'était également le premier cas grave suivi d'une vraie guérison.
Mais pour mettre en pratique ses idées, ce n'était pas facile car d'après les convictions de l'époque, il fallait alimenter les malades pour « soutenir les efforts de l'organisme », et les laitages en particulier avaient une place de choix en temps qu'aliment complet, de sécurité. Mais Dewey ajoutait malicieusement « pour le veau ». Pour ne pas donner de médicaments il les changeait pour des placebos, sinon les malades n'auraient pas compris de ne recevoir aucune « potion ». Il avait une clientèle à se faire. Mais c'était le jeûne qui aidait le mieux ses malades à guérir. Il tomba un jour sur la « physiologie de YEO » à la page qui indiquait les pertes proportionnelles des diverses substances de l'organisme que l'on constate en cas de mort par inanition et ce fut un choc :
Graisse : 97%
Muscles : 30%
Foie : 56%
Rate : 63%
Sang : 17%
Centres nerveux : 0%
Instantanément il comprit que le cerveau possède le pouvoir d'absorber une vaste réserve de nourriture pré-digérée pour sauvegarder l'intégrité des organes. Donc le cerveau n'a pas besoin d'être nourri et d'ailleurs chez ces malades incapables de se nourrir, la lucidité demeure jusqu'à la dernière extrémité. Il en a conclu que « la force du corps est en raison directe de la force du cerveau ». Et que par ailleurs « la digestion du moindre atome de nourriture est une contribution prélevée sur l'énergie cérébrale et proportionnée au travail imposé à l'estomac, puisque celui-ci n'est qu'une machine commandée par le cerveau ».
On concevait alors qu'il fallait qu'il y ait digestion pour soutenir les forces vitales. C'est la nourriture qui soutient les hommes en bonne santé, à plus forte raison les malades. Mais cette conviction ne plaisait pas à DEWEY car sans l'énergie déployée par le cerveau, l'estomac ne pouvait fonctionner. Et, au contraire, le travail de la digestion emprunte au système nerveux une certaine quantité d'énergie, ce qui fatigue la totalité du système cérébral.
De plus le régime laitage était à même de débiliter un homme bien portant donc, à plus forte raison, un malade.
« Réfléchissez à l'usure des tissus corporels pendant la maladie en vous rappelant que le système nerveux et le cerveau, c'est à dire la vie même, ne s'usent pas ».
Quant aux médicaments, le dr DEWEY n'a jamais accepté la notion que le meilleur des médicaments introduit dans l'estomac humain suive sa voie pour s'arrêter finalement à la place exacte de l'organisme qui en a besoin pour y effectuer un travail de rapiéçage ou de reconstruction des organes.
Mais malgré ses convictions le dr DEWEY était un homme de la campagne, faisant bonne chêre. Le petit déjeuner était fait de jambon, saucisse, oeuf, beefsteaks ou cotelettes, et la gourmandise l'accompagnait comme tout un chacun. Mais à l'âge de 18 ans son estomac commença à se plaindre de la tâche qu'on lui imposait. Les gaz s'accumulèrent au point que le fonctionnement de son coeur souffrit de leur pression, et que l'oxygénation du sang se fit très mal. Alors il fit ce qu'il n'avait jamais fait. Après sa tasse de café, un beau matin il s'abstint de nourriture. Et il constata aussitôt un tel bien-être corporel, une telle bonne humeur et une telle énergie mentale et physique que ce fut une véritable illumination. Ce fut l'origine du système des deux repas. « L'amélioration dans mon propre cas fut si instantanée et si prononcée, que je me mis à conseiller la même chose aux autres personnes. Mais aux Etats-Unis, le premier déjeuner est considéré comme le repas le plus important, le plus nécessaire de la journée, comme étant la source des forces qui seront dépensées pour le travail de la matinée. Aussi, pour ses confrères, le dr DEWEY avait complètement perdu la raison. On le faisait passer pour le plus audacieux des charlatans.
Mais d'un autre côté, les résultats étaient tels qu'ils devaient avoir forcément des répercussions heureuses pour lui. Dans un premier temps il pensait que ce système ne devait être utilisé que pour soigner des désordres digestifs. Mais ce sont les malades eux-mêmes qui le firent évoluer. L'un se disait avoir la vue améliorée, l'autre entendait mieux, le voisin avait un odorat plus délicat, la plupart maigrissait, les maigres grossissaient, tous avaient leurs forces qui augmentaient. Il semblait donc que c'était tout l'organisme qui en bénéficiait. Des catarrhes bronchiques guérissaient, de même des maladies cutanées, des hémorroïdes ou d'autres affections rebelles, tout cela grâce à un effet mystérieux du nouveau régime. Tous les problèmes digestifs étaient résolus, des hémorroïdes aux fistules anales qui se rebouchaient.
Il est hors de doute que l'estomac, étant l'organe du corps dont on abuse le plus, participe plus largement aux emprunts excessifs d'énergie nerveuse qui sont faits au cerveau.
« De même que les voitures de tramway sont mues par l'énergie de l'usine génératrice, de même les vaisseaux sanguins se contractent ou se dilatent par l'action centrale du cerveau. Dilatation des vaisseaux sanguins, tuniques amincies, débilité croissante et générale de tous les tissus intéressés, telle est l'évolution graduelle du catarrhe et de toutes les maladies chroniques. » Ici, on peut constater la similitude avec la théorie d'un autre grand homme, SALMANOFF, pour qui aucune maladie ne peut voir le jour s'il n'y a auparavant une gêne circulatoire.
A l'appui de cette physiologie, « j'affirme encore avec une ferme conviction que le traitement des maladies chroniques par les médicaments doit échouer inévitablement, parce qu'il omet de tenir compte de la façon dont la force vitale intervient dans la guérison. Le cerveau ne joue aucun rôle à aucun titre dans le traitement des maladies chroniques par un spécialiste dont les médicaments sont destinés à produire un résultat, jamais atteint d'ailleurs. »
« Et c'est ainsi que cette méthode se propagea comme une vraie contagion chez tous ceux que mes confrères avaient abandonnés ». Sauf chez ses confrères qui le considéraient toujours comme un médecin au cerveau fêlé, car quel esprit pondéré aurait pu admettre que la suppression définitive de l'indispensable petit déjeuner du matin pouvait produire le moindre bien. « Mes confrères en médecine accueillirent ma méthode comme ils auraient accueilli une épidémie de petite vérole ou bien une hérésie dont les suites constitueraient un danger social. »
« La suralimentation est tellement universelle que bien peu d'estomacs ont le temps de digérer complètement la nourriture qu'ils renferment et de prendre le repos nécessaire, avant qu'arrive le moment d'un nouveau remplissage ».
On aurait pu penser que ce régime ne convenait pas aux travailleurs de force mais parmi sa clientèle il eut justement des ouvriers agricoles qui travaillaient durs et qui comme une épidémie venaient tous le consulter après que l'un d'entre eux se fut entièrement guéri. Et tous avaient un regain de force et une augmentation de leur capacité de travail.
Certains voyaient même leur poids augmenter de dix kgs et même plus lorsque c'était nécessaire. Il a soigné le révérend W.E. RAMBO, missionnaire aux Indes qui n'était plus que l'ombre de lui-même par suite d'ulcérations intestinales, résultat d'une fièvre typhoïde mal soignée. Il avait des selles sanguinolantes mais son appétit était vorace et ses repas très abondants. Ses propres médecins réduisirent son alimentation au régime modéré de 6 bons repas par jour, mais par la suite il tomba sur le livre du dr DEWEY et, en moins de 2 semaines cet homme qui mourait d'inanition et n'avait plus que la peau et les os, fut débarassé de tous symptômes de maladie. En un peu plus de 3 mois il regagna 21 kgs d'une chair ferme, saine et vigoureuse. De sorte que sa femme et ses 4 enfants suivirent le système de leur père pour leur plus grand bien.
L'utilité du jeûne du matin comme méthode hygiénique est inappréciable. Mais ceci est plus important encore, « c'est la moitié de la journée la plus favorable à l'action des énergies vitales par lesquelles est guérie la maladie ». Ces énergies qui baissent dans la journée jusqu'au repos du soir, absolument nécessaire pour regonfler ce potentiel.
On lui a également demandé si les personnes âgées pouvaient suivre le même traitement, ce à quoi il répondait que ces mêmes personnes dépensaient déjà en pure perte leur énergie à digérer des quantités d'aliments et un repos leur était encore plus salutaire.
Et le retour à la santé se voit avant tout sur le visage. Les malades ont les yeux ternis, la physionomie est sans vie, les veines sont dilatées, la peau est remplie de taches, les traits ont perdu toute expression. La cure des 2 repas permet aux vaisseaux sanguins nutritifs de l'oeil de se tonifier, de se resserrer, comme les pores, et le regard, de terne et atone, devient vif. La peau redevient veloutée, douce et serrée. L'expression d'un visage n'est que la révélation de la vie plus noble qui est à l'intérieur. « Quel médicament allopathique est capable d'en faire autant ? Toute preuve scientifique de leur efficacité étant inexistante ».
Cet article fait un peu doublon avec le jeûne intermittent mais il était bon de rendre à César ce qui lui appartient car c'est le dr DEWEY qui le premier, a instauré ce système. Vous comprendrez mieux pourquoi, il vaut mieux supprimer le petit déjeuner, plutôt que le déjeuner ou le dîner. Votre cerveau est plus efficace le matin, et c'est lui qui commande. Il va fabriquer pour votre plus grand plaisir, une santé hors norme.
Source : « LE JEUNE QUI GUERIT et la méthode des deux repas » du dr E. H. DEWEY au courrier du livre.