Eliminer un seul élément de votre alimentation ?
"Ce qui est plus triste qu'une œuvre inachevée
C'est une œuvre jamais commencée"
Nous venons de passer cette période des gros repas. Il est difficile de rester ferme sur ses propres convictions. Et à moins d'aller sur une île déserte, ou de s'enfermer dans une grotte, afin de se couper du monde, que pouvons-nous faire pour ne pas tout gâcher. Surtout pour ceux qui, comme moi, doivent faire très attention à ce qu'ils mangent, la question à se poser est : "Qu'est-ce que je dois éliminer avant tout de mon alimentation" si je ne veux pas annuler tous les effets bénéfiques obtenus tout au long de l'année écoulée. Il y a trop de tentations pendant les fêtes, comment ne pas succomber ? Mais il faut essayer malgré tout d'être ferme sur un seul point, pour moi, cela a été PAS DE GLUTEN !
Comme le dit le dr Perlmutter, "le gluten est un germe silencieux qui peut causer des dommages irréversibles et ce, sans même que vous vous en aperceviez".
Le gluten est un mélange de deux protéines végétales, la prolamine et la gluténine, combinées avec de l'amidon. Et depuis une cinquantaine d'années la quantité de gluten dans ces blés hybridés que nous consommons a été multipliée par trois. Ces protéines qui représentent à peu près 80% de celles que contient le blé sont de la famille des prolamines, ces éléments qui sont à l'origine de l'intolérance au gluten ou de la maladie cœliaque. Le gluten c'est ce qui forme la colle et qui permet toutes les fantaisies. On fait de plus en plus de choses avec cette farine sauf qu'elle est devenue inassimilable pour nos intestins. Notre génome ne s'adapte pas aussi vite que nos boulangers. Grâce à cette "colle" on peut tout faire, du pain, bien sûr, mais aussi de la pâtisserie, des pâtes, des potages, de la charcuterie, des fromages, des chocolats, des plats tout préparés, des sauces, des pâtes à tartiner, même des produits de beauté, on retrouve du gluten partout. Tout est plus onctueux, plus appétissant. Le gluten agit même comme exhausteur de goût, épaississant, stabilisant, un trésor, sauf pour notre santé. Car si dans un premier temps c'est notre intestin qui est touché, par la suite ce sont tous les autres organes qui souffrent, y compris le cerveau. Ce résidu pâteux entraine forcément un milieu inflammatoire, création de cytokines, qui grâce à l'intestin qui devient passoire, se propagent à tout l'organisme. Comme l'a si bien décrit le dr Perlmutter, le système nerveux est la cible prioritaire du gluten. Ne vous étonnez donc pas si nous vivons dans un monde un peu fou. Même notre système immunitaire devient fou, il s'attaque à ses propres organes, les maladies auto-immunes.
Et puis vous le savez maintenant, notre principal organe, c'est l'intestin grêle et pour lui, le poison numéro 1 c'est précisément le gluten qui détruit peu à peu cette si précieuse muqueuse. Donc pour ne pas ruiner tous les efforts de l'année écoulée, il nous faut penser en priorité à lui et à ses précieux collaborateurs que sont les bonnes bactéries intestinales.
Quantité de "prolamines" par aliments. C'est Marion Kaplan qui nous donne ces taux : Blé (alpha-gliadine) : 69% - épeautre (alpha-gliadine) 69% - kamut (alpha-gliadine : 69% - maïs (zénine) : 55% - sorgho (cafirine) : 52% - orge (hordénine) : 46 à 52% - millet (panicine) : 40% - seigle (sécaline) :30 à 50% - avoine (avenine) : 20 à 30% - riz (orzénine) : 5%.
Le Sarrasin (blé noir), le quinoa et l'amarante sont des semences et non des céréales et ne contiennent pratiquement pas de prolamines.
Alors lorsque vous pensez éliminer le gluten en ne mangeant pas de pain, vous êtes loin du compte, car du gluten on en trouve partout.
Cette "colle" est une véritable plaie pour notre organisme. Notre intestin grêle, c'est là où tout commence, l'assimilation, et donc la santé, mais aussi la maladie. La première nuisance c'est d'abord une inflammation. On en demande beaucoup à notre système de digestion. Nous ne sommes pas programmés pour digérer de la colle. Grosses perturbations dans ce milieu si important. Cela provoque une hyper perméabilité intestinale, et ainsi la porte est grande ouverte pour que tout ce qui devrait être rejeté, soit accepté. Les terroristes peuvent entrer, il n'y a plus de frontière gardée. La maladie, que dis-je la, les maladies peuvent entrer librement. Ce sont d'abord de "petites" maladies mais ensuite des désordres mentaux, tics, tocs, dépressions, bipolaires, puis des maladies dégénératives comme la maladie d'Alzheimer, de Parkinson, la SLA (maladie de Charcot), les scléroses diverses, en plaques, l'autisme, les maladies auto-immunes, le vieillissement accéléré, etc...
Mais alors pourquoi on continue à manger un tel poison ? C'est facile, c'est une drogue, et oui, le gluten est addictif. On a pu constater que le gluten forme des composés qui ont les mêmes effets que la morphine. Ils agissent sur les centres du plaisir. Plus on en mange et plus on a envie d'en manger. Voilà du vrai "pain béni" pour les industriels de l'agro-alimentaire. On en met donc partout, et ça pousse à la consommation. Comme tous les autres "drogués", on est en manque lorsqu'on n'a plus sa dose de gluten.
Nous avons vu que les céréales n'apportent pas seulement le gluten mais aussi une quantité importante de glucides, facteurs inflammatoires eux aussi. Ce serait une erreur de ne se focaliser que sur le seul gluten. Le pain, par exemple, même complet, même bio, a un index glycémique de 75 alors que le sucre lui-même n'a qu'un index glycémique d'environ 70. Voilà aussi l'intérêt de ces diététiques cétogène et paléo, pas de céréales (donc pas de gluten), et peu de glucides, la meilleure solution pour les jours "ordinaires". Et si ce sont de petites contraintes (pour moi ce ne sont que de nouvelles habitudes), vous serez débarrassés des petites misères de la période hivernale, les rhumes, grippes, gastros, etc... N'oubliez pas, l'intestin, c'est le siège de 80% de votre système immunitaire.
Voilà pourquoi mon principal souci pendant les fêtes a été d'éliminer le gluten de mon alimentation et croyez-moi c'est un gros souci car il faut avoir de bons yeux pour lire toutes les étiquettes. C'est un véritable fléau de nos jours. Manger un peu plus gras, un peu plus sucré, un peu plus de produits laitiers, j'ai accepté, pour ne pas m'isoler, mais j'ai toujours essayé d'éliminer l'ennemi public numéro 1 : LE GLUTEN.
Fernand Joubert
A lire :
"Ces glucides qui menacent notre cerveau" du dr David Perlmutter éditions Marabout
Paléobiotique de Marion Kaplan Ed Thierry Souccar
Tags : cétogène, paléo, gluten, hyperperméabilité intestinale, système immunitaire.