MALADIES GENETIQUES
Depuis que le génome humain a été décodé il y a plus d'une décennie, les chercheurs ont accumulé un certain nombre de preuves quant au rôle positif ou négatif des gènes. Par exemple entre 1990 et 1995 on a parlé du gène Alzheimer, c'est à dire l'existence d'un gène qui favoriserait le risque de développer la maladie.
En fait, les chercheurs n'ont pas identifié un gène spécifique à l'origine de la maladie d'Alzheimer, mais il semblerait qu'un facteur de risque génétique augmentant les risques de développer la maladie soit associé au gène de l'apolipoprotéine E (ApoE), situé sur le chromosome 19. Ce gène code les instructions nécessaires pour fabriquer une protéine qui intervient dans le transport du cholestérol et d'autres graisses dans le système sanguin. Il en existe 3 formes, ou allèles : ApoE 2, ApoE 3 et ApoE 4.
L'allèle ApoE 2 est relativement rare, mais si vous en héritez, vous avez plus de risques de développer la maladie d'Alzheimer à un âge avancé. A priori, l'ApoE 3, qui est l'allèle le plus courant, n'augmente pas et ne diminue pas le risque de développer la maladie. l'ApoE 4 est l'allèle dont on parle le plus dans les médias et qui fait le plus peur. Entre 25 et 30% de la population sont porteurs de cette forme qui a été identifiée chez 40% des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer.
Donc les personnes nées avec l'allèle ApoE 4, présentent plus de risques d'être touchées par la maladie lorsqu'elles sont jeunes que celles qui ne sont pas porteuses. Attention vous devez garder à l'esprit que ce n'est pas parce que vous êtes porteur de cet allèle que vous allez forcément être affecté par la maladie.
Un simple test ADN pourra déterminer si vous êtes porteur du "gène Alzheimer". Si la réponse est positive, ne soyez pas défaitiste, vous avez les moyens d'agir pour empécher la maladie de se déclarer, malgré votre ADN.
Toutes les mutations génétiques, c'est à dire les modifications permanentes d'un ou de plusieurs gènes ne donnent pas lieu à une maladie. Certaines, si. Et si vous héritez d'une mutation génétique qui favorise le développement d'une pathologie, il y a peu de chances que vous soyez épargné. L'anémie falciforme, la chorée de Huntington et la mucoviscidose font partie de ces affections génétiques héréditaires. Il arrive aussi qu'une variante génétique se contente d'augmenter ou de diminuer les risques de développer un trouble ou une pathologie. Une variante susceptible d'augmenter les risque d'une maladie, pas nécessairement de la déclencher, est ce que l'on appelle un "facteur de risque génétique".
Et c'est ici que cela commence à être intéressant car nous pouvons agir sur ce facteur de risque génétique. Nous savons déjà que notre cerveau aime la graisse et même le cholestérol. Et vous venez d'apprendre que le gène ApoE 4 joue sur le transport du cholestérol et des autres graisses.
Le sucre et les glucides en général mais surtout ceux riche en gluten, y compris le pain complet, ont sur le long terme, un effet délétère sur votre santé et sur le fonctionnement de votre cerveau. A court terme, ils entraînent des changements de comportement, des troubles de l'attention et de la concentration, des tics, ou des troubles de l'humeur, comme une dépression, des maux de tête ou des migraines. Un régime riche en glucides et pauvre en graisses est inflammatoire et sème la panique dans votre cerveau.
Beaucoup pensent comme une forme de résignation, "mon père est gros donc je suis gros, ou mon père est diabétique donc je suis diabétique". Rien n'est inéluctable.
Le dr Perlmutter pense que le simple fait de supprimer le gluten peut être déterminant dans la protection contre les risques de développer une maladie. Par exemple le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) chez les jeunes enfants, s'améliore facilement en supprimant simplement le gluten.
Là encore, nous voyons le rôle primordial de la muqueuse intestinale qu'il faut à tous prix préserver car c'est de là que tout va commencer, la santé ou la maladie. Et pas seulement les maladies du cerveau. Inutile de parler d'intolérance au gluten, c'est la muqueuse de notre précieux intestin grêle qui est la cause de tous nos malheurs. Elle est détériorée par le gluten mais aussi par toutes les céréales (nos ancêtres ne les ont pas connues pendant 2,5 millions d'années) et aussi par les traitements aux antibiotiques.
N'oublions pas que la maladie cœliaque est un trouble inflammatoire des intestins, et l'autisme, par exemple, un trouble du cerveau. Or, nous savons que les feuillets embryologiques de l'intestin comme du cerveau sont semblables et que l'interaction entre les 2 systèmes est permanente. Comment ne pas voir dans les troubles du cerveau une origine intestinale ? La première des thérapeutiques sera toujours de supprimer l'inflammation de l'intestin grêle.
Un taux élevé de radicaux libres active une protéine spécifique dans le noyau cellulaire, appelée "facteur de transcription Nrf2" dont le rôle principal est d'ouvrir la production, d'une part, d'antioxydants plus performants fabriqués par l'organisme lui-même, et d'autre part, d'enzymes de détoxification.
De récentes études ont permis d'identifier une multitude de facteurs pouvant appuyer sur le bouton Nrf2 pour activer des gènes capables de produire de puissants antioxydants et des enzymes de détoxification. Le dr Ling Gao, de l'université Vanderbilt (Nashville, Tennessee), a découvert que, lorsque les acides oméga-3 EPA et DHA sont oxydés, la production de Nrf2 est activée. Le glutathion par exemple est considéré comme l'un des plus importants agents de détoxification présents dans le cerveau humain. C'est un puissant antioxydant qui protège d'une part les cellules et, d'autre part, les délicates mitochondries (en fait notre véritable moteur).
Une perte d'activité de la glutathion S-transférase est associée à nombre de pathologies, comme les mélanomes, le diabète, l'asthme, le cancer du sein, de la prostate, la maladie d'Alzheimer, les glaucomes, le cancer des poumons, la maladie de Charcot, la maladie de Parkinson et les migraines, pour ne citer qu'elles.
La restriction calorique favorise l'activation du Nrf2. Comme plusieurs composés naturels qui activent les processus de lutte contre l'oxydation et de détoxification via l'activation du Nrf2 ont été identifiés. Parmi ceux-ci, la curcumine naturellement présente dans le curcuma, l'extrait de thé vert, la silymarine (extraite du chardon-Marie), l'extrait de Bacopa, le DHA, le sulphoraphane (présent dans le brocoli) et l'ashwaganda. Chacune de ces substances stimule la production d'antioxydants naturellement présents dans l'organisme, notamment le glutathion. Le café compte parmi les produits qui activent le plus la production du Nrf2.
Donc, en résumé, si vous souffrez, ou craignez, une maladie génétique, pensez à votre intestin grêle en priorité, songez à supprimer l'inflammation en général et à produire un maximum d'antioxydants, éliminez impérativement le gluten et, mieux encore, toutes les céréales, même bio, même complètes, la santé de votre cerveau est à ce prix. Et n'oublions pas non plus que ce génome dont il est question aujourd'hui, a gardé en mémoire ce que nos ancêtres ont mangé pendant 2,5 millions d'années. Vous vous protégerez ainsi de ces "facteurs de risques génétiques".
Fernand Joubert
Sources : Du dr David Perlmutter - Ces glucides qui menacent notre cerveau.
Un des meilleurs livres que j'ai lu dernièrement, même si c'est un médecin avec les lacunes que tous peuvent avoir sur l'alimentation (aucune formation). Il dit notamment comme me l'a fait remarquer un commentateur que l'huile d'olive est riche en oméga 3 ce qui est faux, bien sûr, mais c'est mineur par rapport à la richesse de son livre, très enrichissant à tous points de vue.
Tags : Nrf2, restriction calorique, mitochondries, glutathion, maladie cœliaque, gluten, génome, maladie d'Alzheimer, ApoE 4.